La dette publique a nettement diminué l’an dernier

Bien que l’économie et surtout l’emploi aient progressé en Belgique en 2017, que la dette publique ait diminué de façon significative pour la première fois depuis des années (pour passer à 102,8% du PIB), et que la situation budgétaire se soit améliorée, il reste d’importants défis à relever. C’est ce qu’a indiqué ce vendredi le gouverneur de la Banque Nationale, Jan Smets, lors de la présentation du rapport annuel de l’institution.

L'an passé, la croissance du produit intérieur brut (PIB) belge a atteint 1,7%, en hausse par rapport à la croissance de 1,2% affichée en 2016, mais en-deçà de celle de la zone euro et de celle des trois grands pays voisins. "Des Etats comme les Pays-Bas et l'Allemagne ont déjà terminé leur assainissement budgétaire, l'Allemagne voyant en outre ses dépenses publiques augmenter à la suite des flux d'immigration. Par ailleurs, certains pays de la zone euro, dont l'Espagne, sont engagés dans un important mouvement de rattrapage. Il n'est donc pas étonnant que la croissance belge soit légèrement inférieure à celle de ces pays", a commenté le gouverneur de la Banque Nationale (BNB), Jan Smets (photo).

Parallèlement à la croissance économique, la création d'emplois s'est révélée "particulièrement robuste" en Belgique, quelque 66.000 nouveaux postes y ayant été créés l'an passé grâce notamment à la réduction du coût du travail, à l'activation des demandeurs d'emplois et à une offre de main d'œuvre soutenue par l'allongement des carrières. D’après la BNB, l'emploi n'avait plus progressé autant depuis 2008, alors qu'au cours des quatre dernières années ce ne sont pas moins de 180.000 emplois qui ont été créés.

En 2017, le taux de chômage est retombé à 7,3%, un niveau qui reste toutefois "intolérablement élevé" pour la BNB, même si le nombre de demandeurs d'emploi s'est contracté de 28.000 unités. "La croissance économique belge est particulièrement porteuse d'emplois. Par pour-cent de croissance, on a créé 0,8% d'emploi, ce qui est supérieur aux autres pays de la zone euro", a souligné Jan Smets.

Déficit budgétaire en nette diminution

Au rayon des bonnes nouvelles toujours, le gouverneur de la BNB a également pointé la réduction "sensible" du déficit budgétaire, passé de 2,5% du PIB en 2016 à 1% l'année suivante. Cette amélioration provient notamment d'une nouvelle diminution des charges d'intérêts, de l'embellie conjoncturelle et de la maîtrise des dépenses primaires.

Quant à la dette publique, elle s'est "significativement repliée pour la première fois depuis des années", passant à 102,8% du PIB. "Il s'agit toutefois de ne pas se reposer sur ses lauriers. La bonne conjoncture économique doit être exploitée pour constituer des réserves pour l'avenir" alors que les défis sont nombreux, a souligné le gouverneur. La dette publique reste en effet élevée et le vieillissement de la population, malgré la réforme des pensions, entraînera des coûts supplémentaires.

En outre, se posent dorénavant des questions telles que la mobilité, la transition énergétique ou la garantie d'un filet de sécurité sociale qui appellent des réponses. Face à ces zones d'ombre, la BNB plaide pour le maintien d'un équilibre budgétaire, d’une coordination budgétaire entre les différents niveaux de pouvoir ainsi que pour la poursuite des réformes structurelles soutenant le potentiel de croissance de l'économie.

"Du côté des dépenses, il y a également de la marge pour des ajustements propices à la croissance, en particulier en matière d'investissements de soutien à l'économie et au tissu social", a encore estimé la Banque Nationale. "2017 était une bonne année pour l'Europe et pour la Belgique, où de nombreux emplois ont été créés. Mais il faut poursuivre les efforts afin d'assurer une croissance durable et inclusive. Un dicton dit que c'est quand il y a du soleil qu'il faut réparer le toit. D'un point de vue économique, 2017 a été une année ensoleillée. Nous avons donc réparé le toit et il faut continuer", a conclu Jan Smets.

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