Geel, première ville flamande à appliquer le "stop au béton"

La commune située en province anversoise (photo) a élaboré un plan qui stipule où l’on peut encore construire et pour quels quartiers des permis de bâtir ne seront plus délivrés. Geel est ainsi la première ville de Flandre à mettre en pratique le Plan d’aménagement du territoire - aussi appelé "stop au béton" - approuvé en décembre 2016 par le gouvernement flamand. Il stipule que dès 2040 plus aucun espace supplémentaire ne pourra être construit en Flandre. Dès 2025, l'expansion devra déjà être limitée à trois hectares par jour. Actuellement elle est encore de six hectares.

Le but du Libre blanc Plan d’aménagement du territoire, présenté il y a presque un an par le gouvernement flamand, est de limiter dès 2040 la construction de nouveaux bâtiments au noyau urbain des villes et communes, afin de laisser davantage d’espace à la nature et d’avoir des paysages moins morcelés en Flandre. Cette Région possède en effet une très forte densité de population, une urbanisation importante et est actuellement recouverte à 34% de béton.

La ville de Geel (photo), située en province anversoise, est la première ville de Flandre à avoir élaboré un plan qui précise dans quelles zones les constructions seront encore autorisées et dans quelles autres zones elles seront interdites. L’administration communale a délimité l’espace qui reste libre et fixé la destination des parcelles.

Avec une superficie de 110 km², Geel est la septième plus grande commune de Flandre. Elle possède un noyau urbain et douze villages qui lui sont rattachés, dont huit ont un caractère résolument rural. C’est justement cette diversité que Geel souhaite préserver. Elle veut conserver un centre "entreprenant", avec des habitations, des commerces, des infrastructures sportives, des écoles et d’autres activités publiques. Mais elle veut aussi sauvegarder le caractère rural des villages alentours.

Comment cela marche concrètement ?

Le Plan d’aménagement du territoire pour Geel vise à conserver l’espace ouvert existant, tout en densifiant encore le noyau urbain. Ce qui veut dire que les nouvelles constructions seront avant tout autorisées dans le centre-ville, pour suivre l’évolution démographique. Il pourra s’agir d’immeubles à appartements, mais Geel ne les autorise qu’à un nombre restreint d’endroits. Les promoteurs immobiliers doivent en outre prévoir des compensations, comme l’aménagement de terrains de sport ou d’espaces polyvalents.

Une maison unifamiliale peut ainsi, par exemple, être transformée en "maison kangourou" (jeunes et séniors sous un même toit). D’autres formes d’habitat seront également étudiées.

Dans les noyaux ruraux de Geel, aucun grand projet - comme l’aménagement de lotissements - ne sera encore lancé d’ici 2022. "Nous optons pour une croissance lente de ces noyaux d’habitations rurales", explique l’échevin de l’Aménagement du territoire à Geel, Bart Julliams. "Nous préservons ainsi la cohésion sociale et un bon mélange d’habitants. Des magasins, écoles et crèches feront leur apparition au rythme de la croissance de ces quartiers".

Ceux qui pensaient pouvoir vendre une maison héritée de parents à un promoteur immobilier qui veut en faire un bloc à appartements, se trompent. Une maison ne pourra dorénavant plus être remplacée que par une autre maison.

La confection du Plan d’aménagement du territoire pour Geel aura duré quatre ans. Elle a nécessité beaucoup de concertation et de discussions, parfois animées, avec les propriétaires et comités de quartiers, précise encore l’échevin. Il ne reste maintenant plus qu’à attendre que le Parlement flamand approuve et adapte le décret aménagement du territoire. Il pourra alors entrer en vigueur l’an prochain.

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