Les partis flamands de la majorité soulagés après la suppression de la carte forestière

Le ministre-président flamand, Geert Bourgeois (N-VA), a annoncé vendredi sa volonté de supprimer la "carte forestière", un projet controversé de protection de quelque 12.000 hectares de bois en Flandre et la fin de l'enquête publique que son gouvernement avait lancée.

Des protestations avaient afflué contre cette carte, provenant principalement de bourgmestres Open VLD et CD&V dans les provinces du Limbourg et d'Anvers, dont certains habitants craignaient de ne plus pouvoir construire sur leur parcelle de terrain, classée en zone protégée - mais aussi du député flamand Wilfried Vandaele (N-VA). Ce dernier avait réclamé que les erreurs de ce cadastre forestier soient corrigées.

"Il n'a jamais été dans notre intention de priver les gens de leur (droit de) propriété", a assuré vendredi Geert Bourgeois pour justifier ce revirement.

"Il n’est pas acceptable que des gens qui disposaient d'un permis de bâtir ne puissent plus (construire). Cela va à l'encontre de ma conception du droit", a-t-il indiqué à l'issue de la réunion hebdomadaire du gouvernement flamand à Bruxelles.

Il a précisé avoir proposé le retrait de cette carte forestière et la fin de l'enquête publique. Geert Bourgeois a ajouté qu'une nouvelle carte devrait être dressée après une enquête publique de plus de 60 jours.

Il a souhaité revoir à la hausse les critères pour la reconnaissance des bois de valeur. "Une parcelle dans un lotissement où il n'y a que quelques arbres ne peut pas devenir un bois de valeur. La surface minimale d'un bois doit donc être plus grande", a souligné le ministre-président.

La ministre flamande de l'Environnement, Joke Schauvliege (CD&V), a pour sa part fait observer qu'elle avait été la seule à avoir émis des objections mais sans succès lors de l'approbation de ce projet et sur ses conséquences.

"Je propose que le parlement (flamand) adapte maintenant les critères de la carte forestière, de façon à arriver à un résultat plus équilibré", a-t-elle affirmé à l'agence Belga.

Au sein de la coalition N-VA-CD&V-Open VLD au pouvoir en Flandre, le CD&V a dénoncé, par la voix du député-bourgmestre de Meeuwen-Gruitrode, Lode Ceyssens, le "forcing" qu'avait mené le parti nationaliste de Geert Bourgeois dans ce dossier. Il s'est déclaré satisfait du "retour à la raison".

Lode Ceyssens a rappelé que la N-VA avait tenté "à la hache" de se donner une image verte, dans une référence à la petite hache qu'avait donnée en séance du parlement le député nationaliste Wilfried Vandaele à Mme Schauvliege "pour qu'elle tranche le nœud" et détermine la carte forestière.

La députée Lydia Peeters (Open VLD) a elle aussi demandé que le parlement adapte le décret sur les bois.

L'opposition critique l'amateurisme du gouvernement Bourgeois

Dans l'opposition, les écologistes de Groen ont dénoncé un "amateurisme de première classe" de la part de Mme Schauvliege et d'être elle-même une catastrophe naturelle, selon l'expression de la parlementaire Elisabeth Meuleman. "La Flandre doit d'urgence protéger ses forêts les plus valables", a-t-elle dit en accusant la ministre Schauvliege d'avoir totalement foiré dans ce dossier. Quatre mille des 12.000 hectares de la carte originale des bois les plus vastes et les plus vulnérables vont en être sortis, a ajouté Mme Meuleman.

Quant au SP.A, il a expliqué, par la voix du député Bruno Tobback, que "la carte ne ressemblait à rien" et réclamé une indemnisation raisonnable pour les personnes qui auraient subi un préjudice.
Le chef de groupe socialiste au parlement, Joris Vandenbroucke, a pour sa part indiqué se poser des questions sur la cohésion au sein de l'équipe Bourgeois "qui n'a même pas un début de vision" sur sa politique environnementale.

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