Il y a 25 ans, Frimout était le premier Belge à voyager dans l’espace

Le 24 mars 1992, Dirk Frimout (photo) s’envolait à bord de la navette américaine Atlantis, devenant ainsi, le premier Belge à voyager dans l’espace. Pendant cette mission de 8 jours, 22 heures, 9 minutes et 28 secondes, il a effectué 143 fois le tour de la terre. L’astronaute de Poperinge réalisait ainsi un grand rêve. Des observateurs ont parlé d’un "vol belgo-américain", étant donné que presque la moitié du laboratoire scientifique Atlas-1, qui se trouvait dans la soute du shuttle, était (partiellement) belge.

Dirk Frimout, né à Poperinge le 21 mars 1941, ne faisait pas partie du corps des astronautes de l'Agence spatiale européenne (ESA). Mais son bagage scientifique et une série de coïncidences, ainsi que sa persévérance, lui ont tout de même permis de réaliser son rêve. "Ce n'était pas un gain à une tombola, mais le résultat de 25 années de préparation et de travail acharné", commentait-il.

L’aspect de cette mission historique dont Dirk Frimout se souvient le plus est le moment où il était enfin dans l'espace et qu'il s'est retrouvé en apesanteur. "C'est unique", commentait l'astronaute. L'ensemble de l'équipage de la navette Atlantis (photo) s'est réuni à nouveau pour la première fois il y a cinq ans, à l'occasion des 20 ans de la mission. Parmi les six collègues du Belge figurait Charles Bolden, qui fût plus tard et jusqu'à récemment à la tête de la Nasa.

Interrogé au sujet des initiatives privées telles que Mars One, qui envisage d'envoyer des candidats pour un aller simple vers la planète rouge, Dirk Frimout reste dubitatif. "Il n'y a rien derrière, et ils n'ont pas encore de fusée." Il se réjouit par contre que des projets similaires à Apollo, mais visant à envoyer et ramener en toute sécurité des astronautes sur Mars, voient le jour.

Dirk Frimout (âgé aujourd’hui de 76 ans) salue dans ce contexte la contribution du secteur privé, car la Nasa "ne pourrait pas y arriver seule". Selon lui, l'échéance de 2040 pour les premiers pas de l'homme sur Mars est possible, mais "cela nécessite encore d'importants efforts".

Medias et enseignement

Par ailleurs, l'astronaute west-flandrien souligne que le budget spatial européen représente seulement un septième de celui des Etats-Unis, à titre de comparaison. Même s'il concède que l'ESA fait du "très bon travail", notamment avec les cargos européens à destination de la station spatiale internationale ISS et le module de service développé pour le véhicule spatial Orion.

Dirk Frimout estime également que les médias accordent peu, voire pas d'attention à l'espace. "Les gens ont l'impression que plus rien ne se passe, mais ce n'est pas le cas!" Le sujet n'est pas non plus assez abordé dans les écoles secondaires.

La mission Atlas à laquelle participa Dirk Frimout remonte au 24 mars 1992. A bord de la navette spatiale américaine Atlantis, sept astronautes avaient passé 214 heures en orbite. Ils avaient étudié l'atmosphère de la Terre et l'influence du Soleil.

Dirk Frimout en 1992

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