Que se passerait-il si on supprimait l’obligation de vote ?

Les Néerlandais ont voté en masse lors des élections législatives aux Pays-Bas alors qu’ils ne sont pas obligés de se rendre aux urnes. Quelles conséquences aurait la suppression de l’obligation de vote en Belgique ? Tim Pauwels, journaliste à la VRT, répond à cette question dans son fact check lors de l’émission De Zevende Dag.

Jusqu’en 1970, les Néerlandais étaient, comme les Belges, obligés d’aller voter lors des élections législatives. Lors de la dernière élection où ils devaient encore voter, le taux de participation était de 94 %. Mercredi dernier, 81 % des Néerlandais se sont rendus aux urnes. "81 % c’est beaucoup. En 2012, c’était 74,6 % et en 2006, 75,3 %. Pour atteindre un taux de participation similaire à cette semaine, il faut remonter à 1986 quand c’était 85,8 %", explique le journaliste.

À titre de comparaison, le taux de participation lors des dernières élections en Belgique s’élevait à 90 %. Gwendolyn Rutten, la présidente de l’Open Vld, souhaite pour sa part supprimer l’obligation de vote. "Je pense qu’on devrait introduire le droit de vote. La démocratie deviendrait ainsi une fête. Si les gens trouvent [les élections] importantes, ils iront voter et ils éliront alors vraiment [les partis] auxquels ils croient", avait-elle expliqué sur Radio één.

L’exception plutôt que la règle

Dans le monde, on ne compte que 26 pays où le vote est obligatoire. Dans les 173 pays restants, les citoyens sont libres d’aller voter ou non. Parmi ces 26 pays, il y en a 4 en Europe : la Belgique, Chypre, la Grèce et le Luxembourg.

Certains pays sont passés d’une obligation à un droit, comme au Chili. En 2012, le gouvernement a décidé de supprimer l’obligation de votes. En 2010, 87 % des citoyens s’étaient rendus aux urnes. Un an après l’application de cette mesure, le taux de participation a chuté à 42 %.

Le groupe de réflexion suédois IDEA estime que le passage d’une obligation à un droit de vote entraîne une diminution du taux de participation de 7 %. Certaines études menées dans d’autres pays laissent également penser que les personnes qui ont un diplôme supérieur continueraient à voter alors que les personnes ayant une formation scolaire moins poussée cesseraient d’y aller.

Tim Pauwels conclut : "En résumé, le taux de participation lors des élections néerlandaises était assez exceptionnel pour un pays sans obligation de vote. D'autre part, la suppression de l’obligation provoque en moyenne une diminution du taux de participation de 7 %, mais l’effet peut varier en fonction des pays et des élections."

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