Avec des infrastructures mieux adaptées, les gens rouleraient plus à vélo

Manque d'incitant fiscal et d'infrastructure adaptée aux besoins des cyclistes, mauvaise qualité de l'air, sentiment d'insécurité... Nombreux sont les points qui restent à améliorer en matière de politiques cyclables, d'après les résultats, dévoilés mardi, d'une grande enquête menée à l'échelle nationale par le Gracq et le Fietsersbond auprès de quelque 7.000 cyclistes et non-cyclistes entre le 8 décembre 2016 et le 31 janvier dernier.

Le Fietsersbond a mené une enquête auprès de ses membres du 8 décembre 2016 au 31 janvier 2017. Près de 7.000 personnes ont été interrogées. Les questions portaient sur la Flandre mais aussi sur des compétences fédérales comme les incitants fiscaux pour cyclistes.

Il ressort de cette enquête que les gens ne roulent pas à vélo car ils estiment que les infrastructures comme les pistes cyclables ou les voies rapides pour vélos sont insuffisantes.

Le Fietsersbond plaide pour une forte augmentation des investissements pour des aménagements cyclables. Ils sont actuellement de 100 millions d’euros par an. Le Fietsersbond estime qu’il faudrait passer à 500 millions par an.

En ce qui concerne les incitants fiscaux les cyclistes se sentent victimes de discrimination par rapport aux automobilistes.

Enfin l’enquête montre aussi que de nombreux cyclistes se sentent en danger sur la voie publique. L’augmentation de la densité du trafic joue un rôle important ainsi que le manque de pistes cyclables en ville. Personne n’a été tout à fait d’accord avec la phrase : "Si je fais du vélo je me sens en sécurité".

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Si les Bruxellois pointent la mauvaise qualité de l'air et la densité du trafic automobile, les Wallons éprouvent un sentiment d'insécurité en raison d'infrastructures qu'ils jugent insuffisantes et évoquent des distances trop longues.

"A Bruxelles, il est urgent de réduire drastiquement la pression automobile et de redistribuer l'espace public en faveur de modes de mobilité active", estime la secrétaire générale du Gracq, Aurélie Willems. Le ministre bruxellois de la Mobilité, Pascal Smet (SP.A), se dit toutefois optimiste et rappelle que 80 kilomètres de pistes cyclables sécurisées supplémentaires sont prévus dans la capitale. "Nous venons de recevoir toute une série de permis, les travaux vont débuter. D'autres suivront encore dans les prochains mois", explique-t-il. "La construction d'un parking sous-terrain réservé aux deux roues doit également débuter sous peu à la Bourse", ajoute-t-il.

En Wallonie, "la volonté est de compléter les chaînons manquants du Ravel. Un budget de 32 millions d'euros est prévu à cet effet au cours de la législature. Il est également question d'aménagements cyclables dans les zonings d'activités économiques et le long des voies régionales", assurent des représentants des cabinets des ministres Carlo Di Antonio (CDH), en charge de la Mobilité, et de Maxime Prévot (CDH), en charge des Travaux publics.

Au niveau fédéral, à peine 10% des répondants estiment que la fiscalité encourage suffisamment l'utilisation du vélo.
"La fiscalité reste largement favorable à la voiture de société. L'indemnité vélo pour les déplacements domicile-travail n'est toujours pas obligatoire pour tous les employeurs. Il y a là un gros travail à faire", poursuit Aurélie Willems.

Le Gracq souligne également la nécessité d'investir dans le développement de la mobilité "intermodale", afin que les usagers puissent facilement combiner vélo, tram, bus, métro et train. "Il existe encore trop peu de parkings sécurisés. Et nous déplorons que le soutien de la SNCB aux Points Vélos diminue: certains points vélo sont abandonnés et d'autres voient leur financement réduit", regrette Aurélie Willems.

A peine un cycliste interrogé sur quatre estime par ailleurs que le code de la route actuel est adapté à la pratique du vélo.
 

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