Siegfried Bracke mis sur la sellette au Parlement

L’ancien député N-VA Hendrik Vuye n’a pas épargné le président de la Chambre, lors des questions orales, en séance plénière, ce jeudi-après-midi. Le député indépendant a notamment fait référence à une ancienne interview accordée par Siegfried Bracke au magazine Humo. De son coté, Raoul Hedebouw (PTB) a demandé au Premier ministre Charles Michel (MR) ce qu’il pensait faire pour rétablir la confiance des citoyens dans la démocratie.

Comme ces derniers jours cette séance de la Chambre a été consacrée, ce jeudi après-midi, aux rémunérations des hommes politiques qui siègent dans les conseils d’administration d’entreprises publiques ou privées.

Les oreilles du président de la Chambre, physiquement au centre des échanges, ont sifflé. Le cumul de sa fonction avec un mandat chez Telenet -auquel il a renconcé- alimente la chronique depuis deux jours. "La démocratie a un prix. Manifestement, pour certains, ce prix est élevé", a ironisé Raoul Hedebouw (PTB) au cours d'une intervention chahutée.

"Cette semaine, on a découvert que certains députés, y compris l’homme politique le mieux payé du pays, siégeaient dans un groupe de lobbyistes de Telenet et y étaient grassement rémunérés" a déclaré Hendrik Vuye (indépendant). "Quatre partis traditionnels y compris la N-VA sont touchés par ce scandale. Comment pouvez-vous légiférer alors que vous êtes lobbyiste ?"a demandé le député.

Hendrik Vuye a aussi cité une ancienne interview de Siegfried Bracke accordée en 2000 au magazine Humo dans laquelle le président de la Chambre dénonçait les parlementaires fantômes qui n'étaient  jamais présents à l’assemblée et qui ne venaient que pour voter.

Dans cette même interview Bracke disait qu’il savait, au moindre franc prêt ce qu’il avait sur son compte alors que dans une autre interview, accordée mercredi à De Morgen il dit ne pas savoir ce qu’il gagne.

Le gouvernement prêt à prendre sa part de responsabilité

"Le gouvernement fédéral est prêt à prendre sa part de responsabilité dans le débat sur la bonne gouvernance", a assuré jeudi le Premier ministre Charles Michel devant la Chambre. Le parlement a institué un groupe de travail dont les textes sont attendus à la fin juin. Le gouvernement est prêt à coopérer à ces travaux.

"Je ne vais pas mettre ma tête dans le sable", a répondu Charles Michel aux question de Raoul Hedebouw (PTB) et Hendrik Vuye (indépendant). "La démocratie est fragile et cela signifie que pour la défendre, la confiance du citoyen est nécessaire. Je suis conscient que la situation des dernières semaines nourrit un sentiment de méfiance à l'égard de la démocratie."

La transparence sera l'un des sujets à traiter, au même titre que les conflits d'intérêts. Le Premier ministre a suggéré de s'inspirer de ce qui existe déjà dans le droit des sociétés (devoir d'information, retrait de l'administrateur en cas de décision qui le concerne, etc.). A propos des rémunérations, il a proposé d'identifier "les justes niveaux". Et de se demander, à titre personnel, s'il n'y avait pas trop de mandataires dans un pays aux nombreux gouvernements et parlements.

"Vous pourrez compter sur la coopération du gouvernement", a ajouté le Charles Michel.

Le chef du gouvernement a toutefois mis en garde les parlementaires contre la "démagogie", le "populisme" qui saperait "la confiance dans les institutions" et la tentation d'offrir en pâture l'honneur d'hommes et de femmes.

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