Le Parlement européen approuve l’accord CETA

Le Parlement européen a approuvé mercredi, à une majorité de 408 voix pour, 254 voix contre et 33 abstentions, le traité commercial UE-Canada (CETA). La majeure partie de ce traité controversé pourra entrer en vigueur en avril.
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Tandis que des manifestants exprimaient leur mécontentement à l'extérieur du bâtiment, une majorité de chrétiens-démocrates, de conservateurs, de libéraux et une partie des sociaux-démocrates approuvaient le traité que l'UE et le Canada ont négocié pendant six ans. Dès avril, la plupart des tarifs douaniers entre l'Europe et le Canada disparaîtront et les entreprises européennes auront accès au marché des services et aux marchés publics au Canada, et vice-versa.

Ses partisans soulignent que le CETA est un bon accord avec un partenaire qui partage nos valeurs. Le texte contient selon eux suffisamment de garanties pour le droit à réguler et les normes européennes en matière de santé, d'environnement et de droits sociaux. Le CETA envoie aussi un signal important maintenant que le président américain Donald Trump veut imprimer un cours plus protectionniste à l'économie. " Les accords de libre-échange donnent accès à l’emploi, ce qui n’est pas le cas du protectionnisme", estime Hilde Vautmans, député européenne (Open Vld).

Marie Arena (PS) maintient quant à elle que le CETA est taillé sur mesure pour les multinationales et les gros investisseurs. "Au lieu de courir comme une poule sans tête face au protectionnisme de Trump, l'Europe doit se positionner comme une Europe de valeurs sociales qui propose des échanges basés sur les besoins et le respect des citoyens, des emplois décents et le bien-être de la population", affirme-t-elle. La résistance affichée par la Wallonie jusqu'à la signature du texte fin octobre ne rend pas le résultat plus satisfaisant.

La Belgique doit ainsi demander à la Cour de Justice de l'UE si le nouveau système de règlement des litiges entre investisseurs et Etats est compatible avec le droit européen. Cet Investment Court System très controversé n'entrera pas encore en vigueur. Les parlements nationaux et régionaux doivent avant cela ratifier le traité, ce qui pourra encore prendre des années.

Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, s'adressera au Parlement européen jeudi midi.

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