Theo Francken ne peut pas renvoyer des Afghans en Bulgarie

La Belgique ne peut pas renvoyer trois jeunes Afghans sous aucun prétexte en Bulgarie. Voilà ce qui ressort de trois arrêts d’un juge du Conseil de Contentieux des Étrangers, rapportent les journaux du groupe de presse Mediahuis.

 

Avec ces arrêts, le juge bloque en réalité l’application de la politique européenne d’asile. En effet, en vertu de la Convention de Dublin, les réfugiés qui arrivent sur le territoire européen doivent introduire leur demande d’asile dans le premier pays d’arrivée. Dans cette affaire, il ne fait aucun doute que les trois Afghans sont d’abord arrivés en Bulgarie.

Leurs empreintes digitales y avaient été prélevées et ils y avaient introduit une demande d’asile avant de continuer leur périple vers la Belgique. La Bulgarie a en outre déclaré à trois reprises qu’elle était prête à les accueillir.

" De telles décisions de la part du Conseil de Contentieux des Étrangers ne sont pas exceptionnelles dans le cas de pays comme la Bulgarie ou la Hongrie", explique le porte-parole Frederic Tamborijn du (CCE), " Ces pays connaissent des problèmes en raison de l’afflux accru de réfugiés."

Selon le juge, l’accueil des demandeurs d’asile ne répond pas aux normes exigées et ces personnes ne peuvent pas compter sur un asile dans des conditions convenables. Un précédent frappant étant donné qu’il ne s’agit pas de "profils vulnérables", mais d’hommes isolés en bonne santé.

Le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, Theo Francken (N-VA), a ensuite déclaré que l’Office des étrangers allait tout de même continuer d’essayer de poursuivre les renvois vers la Bulgarie.

Ce n’est pas la première fois que Theo Francken et le Conseil de Contentieux des Étrangers ne sont pas sur la même longueur d’ondes sur le renvoi de personnes vers un État membre de l’Union européenne. À la fin de l’année dernière, la CCE a déjà jugé qu’une dame afghane et ses cinq enfants ne pouvaient pas être renvoyés en Allemagne, car la sécurité de la dame n’était pas garantie dans les centres d’asile allemands.

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