Que faut-il retenir des réceptions de Nouvel an des partis flamands ?

Comme c’est la tradition, tous les partis politiques étaient réunis ce week-end pour assister à leur réception de Nouvel an. John Crombez (SP.A) a affirmé que "d’autres choix étaient possibles", Bart De Wever (N-VA) s’est félicité de l’accord sur la réforme de l’enseignement alors que Wouter Beke (CD&V) a insisté pour que 2017 soit une année "riche en accords, en résultats et en progrès".

Pas plus qu'en 2016, le SP.A ne compte nullement souscrire durant cette année nouvelle à la logique d'économie des majorité de centre-droit au fédéral et en Flandre, a fait savoir dimanche son président John Crombez lors de la réception de Nouvel an de son parti à Malines.

"Il faut arrêter de mentir aux gens, il y a bien une autre possibilité. Tout ce qu'on entend en ce début d'année, c'est qu'il n'y a pas d'autre chose à faire que d'économiser dans la sécurité sociale. Vraiment? Les super-riches ne contribuent toujours pas de manière honnête, les diamantaires et les multinationales reçoivent des réductions les unes après les autres, et les banques font 7 milliards de bénéfice. Avec les pieds de qui joue-t-on? ".

"Epargner sur les gens n'est pas la loi de la nature. C'est un choix. Et ne vous laissez pas tromper: d'autres choix sont possibles. Rien, absolument rien, ne nous empêche de prendre de nouvelles décisions. De nouvelles idées plutôt que de tout casser comme le font ces gouvernements. On peut repenser une société sur base de choix justes et simples".

Le président des socialistes flamands a également profité de l'occasion pour répondre aux critiques adressées ces derniers temps en interne sur sa gestion du parti. "Réformer n'est jamais simple, mais nous y arriverons", a-t-il dit devant les mandataires et militants.
Il a rappelé que la trajectoire choisie par le parti l'avait été collectivement. "Nous avons choisi ensemble d'aller vers les gens et de les écouter. C'est ensemble que nous avons choisi le renouveau. Et c'est ce que nous faisons. L'histoire montre ce dont, nous socialistes, sommes capables quand nous sommes courageux et persévérants".

Bart De Wever se félicite de l’accord obtenu sur la réforme de l’enseignement

Le président de la N-VA, Bart De Wever, s'est notamment félicité, samedi soir, lors de la réception de Nouvel An du parti à Malines, des éléments obtenus par les nationalistes dans le cadre de la réforme de l'enseignement secondaire. Il a aussi répété que les solutions budgétaires ne passeraient que par des économies, a défendu sa vision en matière d'immigration et s'en est pris au PS.
"L'année écoulée nous a éprouvés. Le monde est apparu très différent en 2016", a souligné le président des nationalistes flamands, qui a dit comprendre l'inquiétude croissante au sein de la population.

Bart De Wever prétend que son parti - contrairement à d'autres - a toujours pris ces motifs d'angoisse au sérieux. "Nous osons faire primer l'intérêt général et aller de l'avant de manière rationnelle, même lorsque les slogans et critiques se font assourdissants. On ne nous donne souvent que raison par après et nous n'aurons probablement pas droit à un doctorat d'honneur, mais cela ne nous blesse pas", a-t-il dit, dans une allusion au titre remis jeudi à la chancelière Angela Merkel par les universités de Louvain et Gand pour sa gestion de la crise des migrants et sa formule "Wir schaffen das" ("Nous y arriverons", NDLR).

Concernant l'année à venir, Bart De Wever a admis que le budget de la coalition fédérale restait un "gros souci". "Nous sommes prêts à entamer les discussions avec nos partenaires pour parvenir à un accord, mais notre point de départ reste le même: la solution ne viendra pas des impôts mais des économies."

Les nationalistes flamands continueront à se battre pour une réforme de l'impôt des sociétés, un motif de blocage au sein du gouvernement. "Le contenu de cette réforme a entre-temps été salué par presque tout le monde. La faire appliquer est donc l'une de nos bonnes résolutions pour la nouvelle année."

Enfin, M. De Wever a conclu par une inévitable saillie à l'adresse du PS. Il a notamment fustigé le plaidoyer des socialistes pour une semaine de quatre jours, la stratégie du "acheter wallon" (en français, NDLR) et la "résistance de façade" contre l'accord de libre-échange entre l'Europe et le Canada. "Des petites mascarades, des numéros", selon lui. "Monsieur Magnette, vous pouvez être perçu dans les médias et par la gauche comme un grand héros, mais les faits plaident contre vous."

Le coup d'envoi de la fête a cette année été donné, derrière les platines, par le ministre de l'Intérieur Jan Jambon, qui succédait dans ce rôle à Theo Francken. Les premiers titres à résonner dans la salle furent 'Hey Brother' d'Avicii, 'The Greatest' de SIA et 'Freedom' de Pharell.

Jasper Jacobs

2017 ne sera pas une "année perdue", promet Wouter Beke

Le président des chrétiens démocrates flamands Wouter Beke n'a pas l'intention de voir 2017 devenir une "année perdue" vu la proximité relative des élections, mais plutôt d'en faire une année riche en "accords, résultats et progrès", a-t-il insisté samedi soir lors de la réception de Nouvel an du parti à Anvers. "2017 sera l'année de la vérité", a-t-il affirmé.

Après une année écoulée marquée par les attentats, le Brexit ou encore l'élection de Donald Trump, M. Beke se refuse à rajouter davantage d'angoisse durant l'année nouvelle. "Faisons de 2017 une année où ce n'est pas la peur, où ce ne sont pas les terroristes, les populistes, qui déterminent notre trajectoire."
Appelant à davantage de positivisme pour l'année qui s'ouvre, M. Beke a aussi plaidé pour davantage de contacts humains, une approche plus centrée sur le "nous" que sur le "je".

"Ce que cela signifie concrètement? Notre 'nous' signifie un Etat fort, une économie équilibrée, une société solide", a-t-il dit. Comprenez: une sécurité optimale, une économie caractérisée par une sécurité d'emploi maximale et une sécurité sociale solide.

Tout comme le Premier ministre Charles Michel, Wouter Beke a rejeté les récentes critiques du président du PS pour qui le gouvernement fédéral actuel est "le plus dévastateur" pour les conditions sociales "depuis la Seconde Guerre mondiale".

"Il est normal de faire de l'opposition, mais il ne faut pas exagérer", a-t-il insisté, pointant la création d'emplois engrangée, la hausse des salaires nets et l'amélioration de la position concurrentielle du pays. "Nous n'avons pas besoin de la gauche pour être social."
Le président du CD&V a plaidé en conclusion pour que l'année 2017 ne soit pas une année perdue.

"Ce ne sera pas un gouvernement d'affaires courantes. Mais un gouvernement d'affaires possibles, d'affaires équitables, d'affaires qui progressent et qui donnent de l'espoir". Une année où les politiques peuvent aussi échanger de manière "décente". Pas à la Trump, avec des "des menaces, des aboiements et de la frime". "Faites que ce ne soit jamais le style des chrétiens démocrates", a-t-il insisté devant les mandataires et militants du parti.

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