Des étudiantes dénoncent le caractère sexiste des bizutages à la VUB

Quatre étudiantes de l’Université flamande de Bruxelles ont témoigné dans le journal estudiantin ‘De Moeial’ de comportements à caractère sexiste lors de baptêmes et autres activités au sein des cercles étudiants. Elles évoquent notamment l’organisation d’un concours de "Miss salope de l’année". "Le sexisme est inacceptable", a réagi la rectrice de la VUB, qui estime toutefois qu’il revient aux étudiants d’établir les règles.

Au début de chaque année académique, le cercle des étudiants en kinésithérapie et éducation physique de la VUB organise une élection de "Miss Marleentje". Le concept du concours est de faire parader les filles, chargées de danser de façon sensuelle devant l’auditoire. Le public choisit au fur et à mesure les "meilleures" candidates. Les trois "gagnantes" sont menées à effectuer un "lap dance" sur les genoux du comitard.

"Lorsqu’on a peu de confiance en soi, et qu’au premier tour on se fait huer d’entrée de jeu, une telle activité n’engendre que plus d’insécurité", témoigne l’une des étudiantes dans De Moeial.

Le concours "Miss Marleentje" est par ailleurs programmé en tant que "cours obligatoire", afin d’impliquer toutes les étudiantes de première année, même celles qui n’ont pas choisi de participer au baptême.

"Meilleurs nichons de l’année"

Parallèlement à cette élection, d’autres concours de popularité créent la polémique à la VUB. On retrouve notamment celui de "salope de l’année", "meilleurs nichons", ou encore "prostituée de l’année".

Dans le journal estudiantin, l’une des jeunes femmes explique comment elle a été élue "salope de l’année" au début de ses études. "Personne ne se rend compte de l’impact que cela peut avoir sur une personne. On se retrouve réduite à un concept. Les gens attendaient la moindre erreur de ma part", raconte-t-elle notamment.

Concours de T-shirt mouillé

Autre activité marquante : le "concours du T-shirt mouillé". Lors de soirées estudiantines, les filles sont alignées, et aspergées d’eau. Le T-shirt blanc qu’elles sont invitées à porter dévoile alors leurs formes féminines. Jusque l’année dernière, il leur était demandé d’enlever leur soutien-gorge au préalable. Suite à de vives réactions, il a toutefois été décidé de supprimer cette règle.

Malgré leur expérience, les étudiantes témoignant dans De Moeial ne regrettent pas leur bizutage : "Le concept est sympa, mais c’est dommage qu’il faille que cela devienne aussi sexiste".

"Les étudiants doivent établir leurs règles"

"Le sexisme n’est en aucun cas admissible", a réagi la rectrice de la VUB, Caroline Pauwels. "Je suis donc contente que notre journal estudiantin publie un tel article, et suscite le débat".

La rectrice ne compte toutefois pas prendre de mesures au niveau de la direction de l’université. "Il revient maintenant aux étudiants de mener une discussion interne, avec le conseil des étudiants et les cercles", a-t-elle indiqué. "S’il ne s’en sortent pas seuls, ils peuvent évidemment faire appel à nous. Il existe d’ailleurs déjà un service de réclamations ouvert aux étudiants. Mais nous ne leur imposerons pas de règles supplémentaires".

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