Les Pays-Bas demandent une fermeture temporaire de centrales belges

La ministre néerlandaise de l’Infrastructure et de l’Environnement, Melanie Schultz, a demandé au gouvernement belge d’envisager une fermeture temporaire de ses centrales nucléaires, après qu’une enquête ait démontré un risque très élevé de fusion du cœur du réacteur nucléaire en cas d’incendie à la centrale de Tihange. Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon a rejeté cette étude.

La ministre néerlandaise concède que l'enquête en question a été bâclée, mais l'incertitude demeure, selon Melanie Schultz, sur la sécurité en cas d'incendie. Sa suggestion de fermer temporairement les centrales, en attendant une nouvelle étude approfondie, a cependant été rejetée par le ministre de l'Intérieur Jan Jambon.

En novembre, l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) avait fait état d'une culture de la sécurité défaillante chez Electrabel. Les autorités belges ont pris une série de mesures en la matière, a reconnu la ministre néerlandaise. Une grande inquiétude quant à la sécurité des centrales règne cependant dans la région transfrontalière proche de Tihange. Récemment, il a été révélé que l'Allemagne avait fait des provisions de comprimés d'iode en raison des craintes liées à la centrale située en bord de Meuse.

Le parti d'opposition SP.A a également donné une réaction à cette sortie. "La ministre de l'Energie Marghem ne peut vraiment plus faire comme si de rien n'était. Elle va devoir choisir entre son incroyable loyauté à Electrabel et la solidarité avec l'anxiété de la population des zones frontalières en Allemagne, aux Pays-Bas et au Luxembourg", estime la députée socialiste Karin Temmerman.

Enquête accablante

Du côté du cabinet de Jan Jambon (photo), on confirme une conversation téléphonique avec la ministre néerlandaise Melanie Schultz, au cours de laquelle celle-ci a plaidé pour la fermeture des centrales belges. "L'AFCN pourrait le faire aussi si c'était nécessaire mais, pour l'instant, ce n'est pas à l'ordre du jour", réagit-on.

L'enquête en question est effectivement assez accablante pour Electrabel, mais l'AFCN a déjà alerté l'entreprise, souligne encore le cabinet. "L'AFCN sait, de par ses propres analyses et inspections, que les résultats de l'étude ne correspondent pas à la réalité. L'agence a conclu qu'il n'y avait pas de raison de procéder à la fermeture des centrales. En effet, la sécurité nucléaire n'est pas en danger."

L'AFCN va transmettre aussi vite que possible des informations complémentaires aux Pays-Bas. Elle a par ailleurs demandé à Electrabel d'effectuer une nouvelle étude complète d'ici à la mi-2017.

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