Remue-ménage à la N-VA: le Mouvement flamand indigné

Les sanctions politiques prises par le bureau de la N-VA à l'encontre des députés Hendrik Vuye et Veerle Wouters ont choqué les représentants du Mouvement flamand. A leurs yeux, le parti nationaliste cède la place au parti de pouvoir. Le rédacteur en chef du site flamingant doorbraak.be n'a pas hésité à intituler #jesuisHendrikVuye (en français dans le texte) sa chronique publiée par "De Standaard".

"La N-VA ne veut pas commettre les fautes de la Volksunie mais risque de sombrer dans un autre extrême. Personne ne court vers un parti dont on ne sait ce qu'il veut, comme la Volksunie à la fin. Mais qui va courir vers un parti où une opinion, pas même discordante, est punie aussi sévèrement? Wouters et Vuye se sont contentés de rappeler leur engagement, leur récompense c'est la haine, la querelle intestine et le scandale. Un parti adulte qui sait ce qu'il veut et n'a pas peur de son ombre ne réagit pas de manière aussi crispée", déclare Pieter Bauwens.

Parti de pouvoir

La décision n'a pas surpris le président du Vlaams Volksbeweging (VVB), Bart De Valck. Selon lui, elle était annoncée. La N-VA se mue en parti de pouvoir qui veut absolument siéger dans un gouvernement de centre-droite.

"Ils sont confrontés à un grand problème. Ou ils traversent une crise existentielle sur la direction à prendre. Ou, cela semble être le cas, ils ont fait leur choix et décidé de jeter l'éponge communautaire sur le ring", souligne-t-il sur le site du Knack, épinglant au passage la guerre ouverte entre M. Vuye et son successeur à la direction du groupe N-VA de la Chambre, Peter De Roover, pourtant issu des rangs du VVB.

Le VVB veut maintenant réfléchir à l'avenir, sur le modèle de l'Ecosse. Si la rupture entre M. Vuye et la N-VA est consommée, le mouvement sollicitera l'aide du professeur de droit constitutionnel pour élaborer une proposition.

Suite, mais pas fin

Hendrik Vuye et Veerle Wouters avaient reçu au mois de janvier la mission d'"opérationnaliser" à nouveau le chantier institutionnel de la N-VA et de traduire en propositions de loi les conclusions du congrès du parti sur le confédéralisme. L'annonce suivait des critiques sévères de personnalités du Mouvement flamand sur le gel institutionnel consenti par le parti nationaliste en échange d'une coalition suédoise. Le groupe de réflexion "Objectief V" qui en est issu n'est pas abandonné, a-t-on assuré au parti.

D'après le politologue Bart Maddens, proche des milieux nationalistes, la façon dont les deux élus sont mis à l'écart suscitera des protestations auprès de la base militante de la N-VA et ne passera pas comme une lettre à la poste au conseil de parti. "Je ne mettrais pas ma main au feu que De Wever recueille une majorité si un vote avait lieu", a-t-il expliqué.

A lire ces différentes figures du Mouvement flamand, c'est Bart De Wever lui-même qui s'est écarté de la ligne du parti en expliquant la semaine passée dans l'Echo qu'une deuxième législature était envisageable sans avancée institutionnelle, dès lors que les socialistes restaient dans l'opposition.

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