Vuye et Wouters privés de leur mission pour la N-VA

Les députés fédéraux Hendrik Vuye et Veerle Wauters (photo) ont été écartés ce lundi de la gestion journalière de la N-VA et déchargés de la mission institutionnelle que le parti leur avait confiée en janvier dernier, à la tête d’une cellule de réflexion, pour préparer les étapes futures de l’émancipation flamande. En cause, leur menace publique de ce week-end de quitter le parti nationaliste flamand s’il ne présente pas un programme communautaire solide aux élections 2019.

Les députés Hendrik Vuye et Veerle Wauters ont fait savoir ce lundi midi qu’ils décideront de leur avenir à l'issue d'un entretien qu'ils auront avec le président de la N-VA, Bart De Wever.
Le parti nationaliste flamand a suspendu lundi matin la mission institutionnelle qu’il avait confiée aux députés fédéraux en janvier dernier.

Wauters et Vuye ne sont plus les bienvenus au conseil de parti. Ils sont également écartés de la gestion journalière du parti. Il leur est reproché d'avoir "rompu les rangs de façon répétée et d'avoir abîmé l'image du parti dans les médias".

Les deux députés - chargés par leur président en janvier de "préparer un projet et discuter les étapes futures de l’émancipation flamande" - ont critiqué samedi dans la presse l'ambition du même Bart De Wever d'envisager la reconduction de la coalition "suédoise" en 2019 au détriment de l'agenda communautaire du parti. Cette option est mal vécue par l'aile flamingante de la N-VA. Henrik Vuye et Veerle Wouters ont donc menacé de claquer la porte.

Bart De Wever (photo) a peu apprécié la sortie médiatique des deux députés frondeurs. Il a fait savoir que ce type de discussion devait être maintenu en interne. Ce lundi matin, les deux députés étaient déchargés de leur mission à la tête d’une cellule de réflexion. Cet après-midi, Hendrik Vuye et Veerle Wouters n'avaient pas encore décidé s'ils quittaient la N-VA, indiqué Vuye lui-même à l'agence Belga. Il s'était vu retirer son statut de chef de groupe en février, alors que lui était confiée cette mission institutionnelle.

Jasper Jacobs

Des tensions déjà en janvier

Ce remaniement était déjà intervenu à la suite de tensions, plusieurs chefs de file du mouvement flamand faisant connaître leur irritation face au gel des dossiers communautaires. Un des tenants de ligne flamingante, Peter De Roover, avait alors succédé à Hendrik Vuye, prié de réfléchir au modèle confédéral voulu par la N-VA.

Les déclarations de Bart De Wever mercredi dans le quotidien L'Écho, selon lesquelles il pourrait envisager la reconduction de la coalition fédérale actuelle, laissant le communautaire au frigo, ont ravivé les tensions au sein de la N-VA. Depuis, quelques personnalités du mouvement flamand se sont à nouveau exprimées et samedi les deux députés orchestraient une sortie dans la presse.

Mais Hendrik Vuye (photo archives) dit n'avoir pas le sentiment d'avoir "tacklé" ses collègues de parti, comme le lui reproche aujourd'hui la direction de la N-VA. "Nous n'avons jamais été les premiers à communiquer. Nous avons toujours réagi, par exemple sur des sujets comme la liberté d'expression ou l'interdiction du burkini", précisait Vuye.

A présent, il attend d'y voir plus clair. "Nous prenons acte de cette décision. Je vois que Bart De Wever souhaite s'entretenir avec nous. Nous ne déciderons de notre avenir qu'à l'issue de cet entretien. Il ne serait pas correct et pas juste de réagir dès à présent", a commenté Hendrik Vuye qui, quoiqu'il arrive, lie son sort à celui de sa collègue Veerle Wouters. Ils resteront ou partiront ensemble.

Le député N-VA se dit toutefois surpris par l'ampleur de la réaction du parti. "Il faut quand même bien lire cette interview, ne pas s'arrêter aux titres", souligne-t-il.

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