Violences conjugales : 25% des auteurs sont des femmes

Un rapport de l’Institut national de criminalistique et de criminologie, commandé par le Collège des procureurs généraux, révèle que la tolérance zéro ne fait pas baisser la violence conjugale. D’autre part, un quart des auteurs de ces violences seraient des femmes. Dans ces cas, la violence est souvent réciproque, indiquent les quotidiens De Standaard et La Libre Belgique, qui ont consulté le rapport.

Il n'y a pas de corrélation entre le degré d'application de la tolérance zéro face aux violences conjugales et le taux de récidive, indique le rapport de l'Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC), commandé par le Collège des procureurs généraux et qui se base sur des chiffres de 2010.

En Belgique, une circulaire exige une réaction judiciaire ferme et rapide en cas de violences conjugales. Les chiffres de l'INCC indiquent que dans ces affaires, 38% des auteurs sont ensuite une nouvelle fois signalés au parquet parce qu'ils ont recommencé à frapper, menacer ou harceler leur conjoint. Mais il n'y a pas de corrélation entre ce taux de récidive et le degré d'application de la tolérance zéro.

L'étude constate aussi que 70% des dossiers pour lesquels une infraction est établie font l'objet d'un classement sans suite ou d'aucune décision (5%). Le classement sans suite serait dû au fait que "la situation est régularisée". En outre, aucune réaction judiciaire effective ne semble avoir été enclenchée pour plus d'un prévenu sur trois (34%).

Un quart des auteurs sont des femmes

La police fédérale a enregistré 40.150 déclarations de violences conjugales en 2014, commises dans 26% des cas par des femmes. Le rapport de l’INCC souligne néanmoins que les violences sont moins souvent prouvées dans ces cas que quand il s’agit de violences commises par des hommes.

Les femmes utilisent également plus de violence psychique que physique. Elles harcèlent ou humilient davantage leur partenaire. Dans 45% des cas, il s’agit cependant de coups et blessures. Mais la gravité des faits n’est pas claire.

Dans les cas où c’est la femme qui est soupçonnée, les violences conjugales sont assez souvent réciproques. "La violence conjugale est presque toujours une interaction entre deux personnes", explique Guy Van Der Vurst du Centre pour le travail social en Flandre orientale. "C’est rarement un seul partenaire qui doit encaisser toute la violence, mais plus souvent un échange de violences, au cours duquel chacun utilise ses propres armes".

Les pourcentages sont cependant basés sur les cas de violences conjugales rapportés à la police. Il n’est pas clair combien de faits sont perpétrés sans qu’une dénonciation ne s’en suive.

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