Un refuge pour hommes victimes de violences conjugales

Depuis l’ouverture de la Maison SAM - la première maison d’accueil pour hommes en Belgique - quelque 24 victimes y ont déjà demandé de l’aide. Installée depuis un an en Flandre, près de Malines (l’adresse exacte est gardée secrète), elle s’adresse aux hommes qui souffrent de violences à l’intérieur de leur couple ou de leur famille. Environ 5% d’hommes seraient victimes de violences domestiques. Demander de l’aide leur coûte souvent beaucoup d’effort.

Le problème des hommes victimes de violences conjugales ou domestiques est souvent sous-estimé et tabou, indiquent Martine et Kathleen, deux collaboratrices de la Maison SAM à Malines (photo), qui fait partie du Centre d’aide sociale de Boom Malines et Lierre.

Il s’agit actuellement de l’unique refuge pour hommes battus en Belgique. Son adresse exacte est gardée secrète, pour des raisons de sécurité. Et les collaborateurs préfèrent ne pas donner leur vrai nom aux medias. "Nous offrons un accueil et un accompagnement aux victimes de violences domestiques et de violences liées à l’honneur, qui ont besoin d’une adresse secrète pour leur sécurité". La violence peut être tant morale, psychique que physique.

Certains hommes ont témoigné de violences psychiques et physiques et d’humiliations qu’ils ont subies pendant des années, de la part de proches. "J’ai été frappé, griffé, poussé dans l’escalier. J’ai tout vécu. Les gens ne comprennent pas pourquoi je n’ai jamais rendu les coups. Mais je ne suis pas capable de frapper une femme", témoignait notamment Peter.

"Je n’avais aucun endroit où aller"

Lorsque Peter a subi les violences domestiques, le refuge pour hommes n’existait pas encore. Il a porté plainte à la police, photos à l’appui, mais toutes ses plaintes ont fait l’objet d’un classement sans suite.

"On s’est tout simplement moqué de moi. J’étais très choqué. Je n’avais nulle part où aller". Peter est content qu’une maison d’accueil existe aujourd’hui, et lui a offert son aide, en tant qu’expert.

Généralement, les hommes se rendent à la Maison SAM via un détour. "La honte est encore très présente. La plupart des gens, et certainement les hommes, n’entrent pas tout simplement au refuge pour y raconter leur histoire. Ils vont souvent d’abord chez le médecin, en déclarant qu’ils ne se sentent pas bien. Il faut alors continuer à leur poser des questions et tenter de cerner le vrai problème", précise une bénévole.

Lorsque les violences domestiques sont avérées, l’équipe de la Maison SAM entre en action. L’accueil en résidence à la maison est la dernière étape. "Nous essayons d’abord d’améliorer la relation, de travailler avec le partenaire violent, de voir si la violence dans le couple peut être arrêtée".

Ce n’est que si la situation ne s’améliore pas et si l’homme doit disparaître de son entourage, pour sa propre sécurité, qu’il est accueilli temporairement au refuge. Des 24 hommes qui sont déjà venus demander de l’aide, seuls quelques-uns ont également résidé à la Maison.

Plus d’informations sur le refuge pour hommes sont rassemblées sur le site internet www.cawboommechelenlier.be.

Depuis le début de l’année, il existe aussi le site internet et la ligne téléphonique Mannenklap, pour tout ce qui concerne les victimes, auteurs ou témoins de violences à l’égard d’hommes. Plus d’informations via www.mannenklap.be.

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