Les F-16 belges en route pour combattre l'EI

Une bonne demi-douzaine de chasseurs-bombardiers se sont envolés ce lundi matin de la base aérienne de Kleine-Brogel à destination de la Jordanie, d’où ils opèreront pendant un an contre le groupe djihadiste Etat islamique en Irak et - pour la première fois pour l’aviation belge - aussi en Syrie. "Nous devons combattre les terroristes là-bas pour être davantage en sécurité ici", déclarait le ministre de la Défense, Steven Vandeput (N-VA).

Ces avions ont décollé en deux vagues de quatre - avec deux de réserve -, en présence du ministre de la Défense, Steven Vandeput (photo), pour rallier une base aérienne jordanienne dont le nom et la localisation sont tus pour des raisons de sécurité.

Les aviateurs belges participeront pour la seconde fois à l'opération "Inherent Resolve" dirigée par les Etats-Unis contre l'Etat islamique (alias Daech, selon son acronyme arabe), reprenant une mission menée d'octobre 2014 à juin 2015, avant d'être interrompue pour des raisons budgétaires.

Les F-16 belges remplaceront en Jordanie des appareils néerlandais, en vertu d'une alternance belgo-néerlandaise baptisée "flip-flop" par les militaires, avec un passage de témoin prévu mardi. Les Pays-Bas fourniront pour leur part le détachement de "Force Protection" d'une trentaine d'hommes chargé d'assurer la sécurité au sol. 

Intervenir pour la première fois en Syrie

Mais les six avions belges sont appelés cette fois à intervenir également en Syrie, après le feu vert donné par le gouvernement Michel en réponse à une demande des Etats-Unis et l'aval donné la semaine dernière par le parlement.

La coalition gouvernementale s'appuye sur l'article 51 de la Charte des Nations Unies, consacrant la légitime défense, et la résolution 2249 du Conseil de sécurité de l'ONU, une base juridique considérée comme insuffisante par l'opposition socialiste.

L'essentiel des missions, à raison de maximum 400 heures de vol par mois, sera cependant à nouveau mené en Irak, estime-t-on de source militaire. Les forces irakiennes ont en effet lancé une vaste offensive contre les djihadistes de l'EI, libérant Fallouja, la première cité d'Irak capturée par Daech en janvier 2014, et se fixant comme prochain objectif la reconquête de Mossoul, la seconde ville du pays.

Lors de la première intervention, déjà appelée opération "Desert Falcon" (ODF) en 2014-2015, les F-16 belges avaient effectué 3.552 heures de vol - dont une partie de nuit -, attaquant 163 objectifs de Daech, parfois avec plusieurs bombes de 250 kilos. Ce qui représentait 5,5% de l'effort de la coalition internationale pour les vols de reconnaissance, d'attaque au sol et d'appui aux troupes terrestres irakiennes et des peshmergas (les combattants de la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak).

"Sans causer de dommages collatéraux", grâce aux sévères précautions prises et au recours à des armes de haute précision, avait alors assuré le commandant de la composante Air, le général Frederik Vansina.

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