Un fonctionnaire belge surveillera la "jungle" de Calais

Pour éviter que des réfugiés qui tentent de se rendre en Grande-Bretagne n’installent des camps de fortune aussi à la côte belge, un fonctionnaire de l’Office des étrangers suivra les mouvements des réfugiés au littoral français, et notamment à Calais et Dunkerque. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon (N-VA), à l’issue du mini-sommet franco-belge de lundi après-midi.

Plusieurs bourgmestres de communes du littoral belge ont exprimé ces dernières semaines la crainte de voir les camps de réfugiés de fortune, installés le long du littoral français autour de Dunkerque et Calais, faire tache d’huile en Belgique. Les contrôles ayant été renforcés en France, il se pourrait en effet que des réfugiés qui veulent se rendre en Grande-Bretagne ne tentent de le faire via le port de Zeebrugge.

La police au littoral belge est sur le qui-vive. Plusieurs dizaines de sans-papiers y sont interpellés presque chaque nuit actuellement. Quant au gouverneur de Flandre occidentale, Carl Decaluwé, il demandait même ce lundi aux citoyens de ne plus donner de nourriture ni d’aide aux réfugiés, afin de ne pas les attirer en masse vers Zeebrugge. Un appel qui a soulevé l’indignation de certains.

Le ministre belge de l’Intérieur, Jan Jambon (photo), veut éviter à tous prix de voir se développer au littoral des camps de réfugiés comme il en existe depuis plusieurs mois à Calais et Dunkerque, où des réfugiés survivent dans des conditions effroyables. "Je l’ai déjà dit au Parlement et je le répète : nous ne voulons pas de nouveau Calais à la côte belge et réagissons donc rapidement", expliquait-il ce mardi matin dans l’émission "De Ochtend" à la VRT.

Concrètement, le ministre a convenu avec son homologue français Cazeneuve qu’un fonctionnaire de l’Office des étrangers sera en contact permanent avec les autorités de France, "afin que nous ayons une vue très claire des mouvements qui s’y produisent et que nous puissions agir de façon préventive".

Jan Jambon constate que pour l’instant la réaction se fait attendre trop longtemps. "Maintenant, nous les voyons arriver et eux sont déjà en train d’installer leurs tentes".

Ce n’est pas un seul fonctionnaire qui pourra arrêter le flot de réfugiés s’ils se dirigent vers Zeebrugge. Mais ce n’est pas le but non plus, précise Jambon. "Le fonctionnaire nous permettra d’avoir l’information plus rapidement, et donc de pouvoir réagit plus vite. C’est déjà une nette amélioration".

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