Des entreprises déçues de l’absence d’accord climatique belge

Les membres du réseau belge du développement durable The Shift - qui comprend quelque 120 dirigeants d’entreprises, des personnalités académiques et des organisations non-gouvernementales environnementales - ont exprimé leur "grande déception" à propos de l’absence d’un accord entre les gouvernements fédéral et des entités fédérées sur la répartition de l’effort climatique, à la veille de l’ouverture de la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (COP21), à Paris.
AP2009

"A deux jours du sommet à Paris, la Belgique n'a toujours pas d'accord concernant la répartition de l'effort climatique entre le Fédéral et les entités fédérées. Sachant que les différents partis négocient depuis déjà six ans à ce sujet, on peut s'interroger sur l'absence de vision ou de détermination dans le chef des politiciens", estime le réseau belge de développement durable The Shift.

Les membres de ce réseau feront part de leur sentiment samedi à la délégation belge qui participera à la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (COP21). Pas moins d'une demi-douzaine de ministres belges, dont le Premier ministre Charles Michel, sont attendus dans la capitale française.

La coupole The Shift avait dernièrement lancé un appel, demandant "instamment" à la Belgique de "promouvoir un accord ambitieux sur le climat lors de la COP21." Ce réseau comprend entre autres des chefs de grandes entreprises telles que Atlas Copco, Solvay et Bpost. The Shift juge honteux l’absence d’accord interne belge et de plan fédéral pour le climat. Un plan que les pays participant à la Conférence à Paris devaient déjà rendre il y a un mois.

Absence d’ambition

Les membres de The Shift affirment réaliser eux-mêmes, dans leur domaine, de réels efforts pour contrecarrer le réchauffement de la planète et réclament donc des politiques qu’ils dessinent un cadre contraignant pour l’avenir de la planète. "Nous voulons nous engager et faire de grands pas pour relever le défi environnemental. Il est frustrant de voir que les politiques ne suivent pas", déclarait David Leyssens.

"Mais j’ai cru comprendre que les divers ministres responsables vont encore se réunir. Nous espérons donc qu’ils pourront trouver un accord de base". Mais un accord de dernière minute ne convainc pas la coupole The Shift. "Le débat politique manque de vision pour l’avenir, d’ambition".

La Belgique représentée par une demi-douzaine de ministres

L'importance historique de l'évènement, et sans doute aussi sa proximité, pousseront pas moins d'une demi-douzaine de ministres belges, dont le Premier ministre Charles Michel, à rejoindre Paris pour participer à la Conférence qui se déroulera entre le 29 novembre et le 11 décembre sur le site du Bourget.

Le Premier ministre Charles Michel (MR) sera présent lundi 30 novembre à Paris, à l'occasion de l'ouverture officielle de la COP21, et prendra la parole à cette occasion, dans le courant de l'après-midi, à l'instar de nombreux dirigeants, parmi lesquels le président américain Barack Obama, le président russe Vladimir Poutine ou encore le président chinois Xi Jinping.

La ministre fédérale de l'Environnement, de l'Energie et du Développement durable, Marie Christine Marghem (MR, photo), sera à Paris quelques jours plus tard, alors que s'ouvrira à partir du lundi 7 décembre, le "segment de haut niveau" de la COP21 réunissant les ministres et chefs de délégations. Avant cela, Mme Marghem répondra à l'initiative du réseau du développement durable "The Shift", avec lequel elle ralliera dès samedi 28 novembre, en train, la capitale française

Au niveau wallon, les ministres de l'Energie, Paul Furlan (PS), et de l'Environnement, Carlo Di Antonio (CDH), se joindront au segment de haut niveau débutant le 7 décembre, le ministre-président Paul Magnette (PS) ralliant Paris le 10 décembre jusqu'au terme de la Conférence.

La Région de Bruxelles-Capitale devrait quant à elle être représentée par la ministre bruxelloise de l'Environnement et de l'Energie, Céline Fremault (CDH), mais elle a fait savoir qu'elle ne se rendrait dans l'Hexagone que si un accord a été trouvé entre le fédéral et les Régions sur la répartition de l'effort climatique pour la période 2013-2020.

Enfin, la Flandre sera représentée à Paris par sa ministre de l'Environnement, Joke Schauvliege (CD&V, photo). Le futur accord de Paris, qui, s'il est adopté, entrera en vigueur en 2020, doit fixer un cadre pour lutter contre le réchauffement climatique, avec l'objectif de le limiter à 2°C par rapport à la période pré-industrielle.

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