Le parti présidentiel burundais s’en prend à la Belgique

Le parti présidentiel burundais CNDD-FDD s'en est pris mercredi à la Belgique, accusée de "chercher par tous les moyens à couvrir les terroristes" - un terme qui recouvre généralement les opposants au 3ème mandat contesté du président Pierre Nkurunziza -, dénonçant au passage la "politique mafieuse" de l'ex-ministre des Affaires étrangères Louis Michel et de sa famille, dans une allusion à l'actuel Premier ministre Charles Michel (photo principale).

"La Belgique est la source première de toute la problématique burundaise et comment alors elle pourrait se targuer d'être au-dessus de la mêlée alors qu'elle est partie prenante au conflit. C'est dire donc que les bourreaux se seraient transformés en justiciers et que les modalités de résolution du conflit seraient dictées par les bourreaux, cela n'a été vu nulle part", a affirmé le président du Conseil national pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD), Pascal Nyabenda, dans un communiqué obtenu par l'agence de presse Belga.

Nyabenda accuse l'ancienne puissance de tutelle - qui a administré ce petit pays d'Afrique centrale, ex-colonie allemande entre 1922 et juillet 1962, date de son accession à l'indépendance - d'armer et de financer les "terroristes" qui s'opposent, de manière parfois violente, au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza (photo).

"Il est temps s'il n'est pas trop tard que l'oppression sur le Burundi cesse pour que le terrorisme soit combattu au Burundi de la même façon qu'ailleurs. Les terroristes, n'importe où ils se trouvent doivent être arrêtés et traduits en justice", a ajouté le président du CNDD-FDD, une ex-rébellion arrivée au pouvoir à Bujumbura.

Le Burundi est plongé dans une crise politique majeure depuis l'annonce fin avril de la candidature du président sortant Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, jugé contraire à la Constitution par l'opposition.

Les violences liées à la crise ont déjà fait plus de 240 morts selon l'ONU, et la communauté internationale craint qu'elle ne débouche sur des exactions à grande échelle, dix ans après la fin de la guerre civile (300.00 morts entre 1993 et 2006), dans un pays dont l'histoire post-coloniale est marquée par des massacres entre majorité hutu et minorité tutsi.

Le président du CNDD-FDD dénonce enfin le fait que le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, ait "sommé" tous les Belges résidant au Burundi de rentrer chez eux "sous (le) prétexte fallacieux que le parti CNDD-FDD au pouvoir sort des communiqués contre eux".

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