Le niveau 4 de la menace maintenu jusqu’à lundi

Au terme d’une réunion de presque 4 heures du Conseil national de sécurité et sur base de la décision de l’Organe de coordination de l’analyse de la menace (OCAM), le gouvernement fédéral a décidé de maintenir à 4 le niveau d’alerte terroriste pour Bruxelles, et à 3 pour le reste du pays. Ce niveau maximal de sécurisation sera d’application jusqu’à lundi prochain, pour permettre de poursuivre au mieux le travail policier. Les écoles et le métro bruxellois seront rouverts dès mercredi (progressivement pour le métro), avec des mesures de sécurité accrues. Le gouvernement entend ainsi donner un signal fort.

Le Premier ministre Charles Michel a confirmé, lors d’une conférence de presse donnée peu après 19h ce lundi, que la décision de maintenir le niveau d’alerte à son niveau maximal (4) n’avait pas été pris à la légère, mais qu’elle était nécessaire parce que la menace d’attaque terroriste - éventuellement plusieurs attaques menées en même temps - restait imminente pour la Région capitale.

Le maintien du niveau 4 doit, comme ces derniers jours, permettre d’annuler une série d’événements et manifestations prévus dans la capitale, et de fermer certains lieux pour libérer autant que possible les forces de police pour continuer les enquêtes et le travail de recherche de suspects.

L’OCAM, l’organisme indépendant qui coordonne l’analyse de la menace, réévaluera bien entendu très régulièrement la situation, mais le niveau 4 d’alerte sera à priori maintenu jusqu’à lundi prochain dans la Région capitale et le niveau 3 dans le reste de la Belgique. Une prochaine réévaluation du niveau de la menace est prévue lundi 30 novembre.

"Les cibles potentielles restent les mêmes : transports en commun, centres commerciaux, rues. Nous maintenons la diminution des grands événements", a indiqué Charles Michel. "Nous demandons une attention particulière dans les transports en commun".

Réouverture progressive du métro et des écoles

Selon le Premier ministre, le gouvernement fédéral veut cependant donner un signal fort en rouvrant progressivement le métro et les écoles à Bruxelles dès ce mercredi. Cela se fera avec des mesures de sécurité renforcées.

Le gouvernement répond ainsi notamment aux demandes du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort et de plusieurs bourgmestres de permettre que la vie reprenne progressivement son cours dans la capitale.

Les écoles fermées à Vilvorde (Brabant flamand) ne rouvriront leurs portes aussi que mercredi, a annoncé le bourgmestre Hans Bonte. 

Le maintien du plus haut niveau de menace en Région capitale provient notamment du fait que le principal suspect encore en vie à la suite des attentats de Paris, Salah Abdeslam, n’a toujours pas pu être appréhendé, malgré de nombreuses perquisitions menées à Saint-Denis en France, mais aussi à Bruxelles, Liège et Charleroi notamment.

Un suspect inculpé pour participation à Paris

Un nouveau suspect a été inculpé lundi en Belgique, au lendemain d'un vaste coup de filet antiterroriste, a annoncé le parquet fédéral belge dans un communiqué. "Il est inculpé de participation aux activités d'un groupe terroriste et d'attentat terroriste" à Paris, a précisé le parquet, ajoutant que le suspect avait été placé en détention provisoire.

Aucun détail sur son identité ou sur le rôle qu'il aurait pu jouer n'a été rendu public.

Il s'agit de la quatrième personne inculpée en Belgique en lien direct avec les attentats commis le 13 novembre dans la capitale française, qui ont fait 130 morts et ont été revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique.

Deux des personnes actuellement détenues, Mohammed Amri et Hamza Attou, avaient été inculpées pour participation aux attentats de Paris dès le lundi 16 novembre. Elles sont soupçonnées d'avoir exfiltré un suspect-clé des attentats toujours en fuite, Salah Abdeslam, en allant le chercher en voiture à Paris quelques heures après les attentats.

Un autre suspect avait été inculpé à la suite des attaques de Paris. Selon les médias belges, il aurait accueilli Salah Abdeslam quand celui-ci a été déposé le samedi 14 novembre par Mohammed Amri et Hamza Attou dans la commune bruxelloise de Laeken, l'aidant dans sa cavale.

Quinze autres personnes interpellées dimanche soir dans plusieurs communes de Bruxelles et à Charleroi ont été relâchées, a ajouté le parquet.

Par ailleurs, parmi les cinq personnes interpellées lundi matin en Belgique, deux ont été relâchées. Les trois autres resteront en garde à vue au moins jusqu'à mardi matin, afin de faire l'objet de "vérifications supplémentaires".

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