Niveau d’alerte terroriste maximal à Bruxelles

Le niveau d'alerte terroriste a été relevé samedi à 4, soit le niveau le plus élevé qui qualifie la menace de "sérieuse et imminente", pour toute la Région bruxelloise, indique le Centre de crise du SPF Intérieur à la suite d'une nouvelle évaluation de l'OCAM. Le niveau 3, soit une menace "possible et vraisemblable", reste en vigueur pour le reste du pays.

L'analyse de l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (OCAM) démontre en effet "une menace sérieuse et imminente nécessitant la prise de mesures de sécurité spécifiques ainsi que des recommandations particulières à la population", précise le Centre de crise, qui qualifie la situation de "très grave" dans la Région bruxelloise.

Il est ainsi conseillé à la population d'éviter les lieux à forte concentration de personnes dans la capitale, comme les concerts, les grands événements sportifs, les gares et aéroports ou même les transports en commun et les centres commerciaux. Il lui est également recommandé de faciliter et de respecter les contrôles de sécurité. Enfin, les autorités demandent de ne pas diffuser de rumeurs et de s'en tenir à leurs informations officielles et à celles des services de police.

Contacté par l'agence Belga, le Centre de crise n'a pas souhaité fournir d'informations quant aux raisons qui ont poussé à relever le niveau de la menace. Il n'était pas en mesure non plus de préciser combien de temps le niveau 4 restera en application dans la Région bruxelloise. "La situation est suivie de manière permanente. Elle peut dès lors être réévaluée à tout moment si de nouveaux éléments nous parvenaient", a expliqué Peter Mertens, porte-parole du Centre de crise.

Notons toutefois que cette mesure est intervenue quelques heures après qu'un suspect arrêté en Belgique a été inculpé pour terrorisme par la justice belge en lien avec les attentats jihadistes qui ont fait 130 morts à Paris le 13 novembre. Ce suspect, dont l'identité n'a pas été rendue publique, est le troisième à être inculpé en Belgique en lien avec les attentats de Paris.

Lundi en fin de soirée, le Centre de crise avait annoncé le relèvement du niveau d'alerte terroriste à 3 pour l'ensemble du territoire. Il avait alors rappelé que Salah Abdeslam, suspecté d'avoir participé à l'organisation et à l'exécution des attentats perpétrés à Paris le 13 novembre, était toujours recherché. Celui-ci est encore en fuite actuellement.

Une première depuis 2007

Pour déterminer un niveau, l'Ocam se base sur les informations transmises notamment par la Sûreté de l'Etat, le Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS), les polices locales et fédérale, les douanes et l'Office des étrangers. Placé sous l'autorité des ministres de la Justice et de l'Intérieur, cet organe est composé d'experts détachés des services dont il utilise les informations et d'analystes propres. Il est chargé d'évaluer périodiquement et ponctuellement le degré de menace terroriste en Belgique.

C'est seulement la deuxième fois que le niveau d'alerte terroriste atteint l'échelon le plus élevé sur le territoire belge. La première fois était survenue lors des fêtes de fin d'année 2007-2008 après l'interpellation de 14 personnes qui planifiaient de permettre à Nizar Trabelsi de s'évader.

La section terrorisme de la police fédérale et le parquet fédéral craignaient alors des actes à caractère terroriste et avaient pris des mesures de sécurité exceptionnelles. Le niveau de la menace avait été à maintenu à 4 entre le 21 décembre 2007 et le 3 janvier 2008. Le traditionnel feu d'artifice du Nouvel an dans le centre de Bruxelles avait été annulé à la suite cette situation.

Nizar Trabelsi avait été condamné en juin 2004 à 10 ans de prison pour la préparation d'un attentat contre la base militaire de Kleine-Brogel.

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