"Cette fois ce sont les pays occidentaux qui doivent recevoir l’aide de l’Europe"

Le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Theo Francken (N-VA) demande que la Commission européenne débloque un fonds d’urgence pour aider les pays de l’Europe occidentale à financer l’accueil des réfugiés. "L’accueil des nombreux réfugiés qui arrivent chez nous est intenable pour le budget fédéral" a ajouté mercredi Théo Francken dans l’émission "De ochtend" sur la VRT.

"Chaque jour des centaines de réfugiés s’entassent devant la porte de l’Office des Etrangers à Bruxelles. La majorité d’entre eux fuient les zones de combat et obtiendront l’asile chez nous. Toutefois certains pays de l’Est de l’Europe refusent une répartition équitable des demandeurs d’asile" déclare Theo Francken.

Et de critiquer des pays comme la Pologne, l’Espagne ou la Tchéquie, qui accueillent peu de réfugiés. "Ils sont toujours les premiers à réclamer de la solidarité, mais maintenant, c’est nous qui sommes confrontés aux problèmes", résume-t-il.

Theo Francken demande donc davantage de solidarité entre les pays de l’UE et l’instauration d’un fonds européen d’urgence pour soutenir le budget fédéral belge. "D’habitude c’est l'inverse, nous donnons aux pays européens qui en ont besoin. A présent c’est notre tour. Nous avons versé beaucoup d’argent, par exemple, à la Grèce mais les Grecs ne sont pas capables de surveiller correctement leur frontière".

La commissaire européenne aux Affaires sociales Marianne Thyssen (CD&V) a réagi, rappelant que le budget européen pluriannuel prévoyait des moyens à cet effet. "Il y a des budgets disponibles et les pays qui rencontrent de gros problèmes peuvent introduire une demande qui sera examinée par la Commission. Rien que pour cette année 60 millions ont été débloqués, un budget de 5 millions d’euros a ainsi été accordé à la France".

L’Office des Etrangers à Bruxelles ne peut pas traiter plus de 250 dossiers de demandeurs d’asile par jour. "Je ne dépasserai pas les 250 par jour, ce serait intenable et irresponsable", ajoute Theo Francken, malgré divers appels pour relever ce plafond.

"Il y a des limites à tout: à notre capacité, à la manière dont on peut créer rapidement de nouvelles places d’accueil, etc. Nous effectuons déjà 4.000 à 5.000 enregistrements par mois, c’est irréel", a encore jugé le secrétaire d’Etat.

"Opération humanitaire sans pareil"

"C'est une opération humanitaire sans pareil. En quelques semaines nous sommes passés d’une capacité d’hébergement de 10.000 à 28.000. Ce n’était encore jamais arrivé".

Theo Francken se dit en concertation constante avec la Ville de Bruxelles, la Défense et les organisation telles que la Croix Rouge pour gérer l’afflux devant l’Office des Étrangers. "Ce n’est pas le moment de se livrer à de petits jeux politiques", dit-il.

Le président de la N-VA Bart De Wever a lui proposé de réduire les droits des réfugiés en leur créant un statut spécifique. Interrogé, Theo Francken a reconnu que ce serait illégal aux yeux de l’Union européenne. "Mais on peut tout de même en parler, non ? Nous mettons cela sur la table, on verra où ça mènera".

 

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