Yves Leterme accusé de copinage et de gaspillage d’argent en Suède

L’ancien Premier ministre belge, actuellement à la tête de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA), est critiqué pour la gestion de cette organisation intergouvernementale basée à Stockholm. Un ancien membre du personnel l’accuse dans la presse suédoise de favoritisme et de gaspillage d’argent, des accusations qu’Yves Leterme rejette en bloc.

L’IDEA est une organisation intergouvernementale comprenant 28 États membres de tous les continents. Elle a pour mission de promouvoir la démocratie durable dans le monde, son objectif étant d’améliorer la conception d’institutions et de processus démocratiques.

L’ancien Premier ministre belge Yves Leterme est secrétaire général de l’IDEA depuis avril 2014. Il est aujourd’hui mis sur la sellette par une ancienne collègue chargée de communication, qui s’est exprimée dans le quotidien suédois Dagens Nyheter. Susan Wood, employée depuis octobre 2014 à l’IDEA, a été licenciée au mois d’avril. Elle affirme avoir été renvoyée après avoir refusé de verser une facture de 26.000 euros à un consultant flamand pour le lancement d’un livre sur l’IDEA. D’après elle, le consultant n’avait pas correctement fourni le travail demandé, mais a tout de même bénéficié de la protection d’Yves Leterme.

Toujours selon l’ancienne collaboratrice d’IDEA, Yves Leterme aurait engagé deux Flamands qu’il connait bien, alors que l’un d’eux n’était pas arrivé en tête de la procédure de sélection.

Enfin, Susan Wood accuse également l’ancien Premier ministre de gaspiller de l’argent. Elle évoque ainsi un ouvrage qui aurait coûté 600.000 euros, dans lequel d’anciens dirigeants du monde parlent de procédures électorales. Des accusations que Leterme rejette en bloc, tout comme l’info selon laquelle les autorités suédoises auraient ordonné une enquête à l’encontre d’IDEA.

"Wood réagit par déception"

Contacté par la rédaction de la VRT, Yves Leterme a nié toutes les accusations qui le visent. Selon lui, Susan Wood a réagi suite à une grande déception. "Sa période d’essai de 6 mois n’a pas été prolongée. Cela n’arrive pas souvent au sein d’une institution internationale, mais sa prestation n’était pas bonne", a indiqué Leterme.

Concernant le projet à 600.000 euros, Yves Leterme explique qu’il a été approuvé par le Comité de Finance et d’Audit. "Celui-ci est d’ailleurs présidé par un représentant du gouvernement suédois", ajoute-t-il. L’ouvrage en soi aurait coûté 500.000 euros selon ses estimations. "300.000 sous ma direction, et encore 200.000 sous celle de mon prédécesseur. Ces dépenses ne sont pas excessives, car il s’agit de bien plus qu’un livre, avec notamment un certain nombre d’années de travail et d’évènements", défend-il encore.

"Aucune enquête en cours"

Interrogé sur d’éventuelles magouilles au niveau du choix d’un consultant et de deux collaborateurs, Yves Leterme répond formellement : "Les bonnes procédures ont été respectées. Le conseiller que nous avons choisi pour le projet international, Kurt Deboeuf, est d’ailleurs l’ancien porte-parole de Guy Verhofstadt (Open VLD), et n’est donc pas de ma famille politique (CD&V). Il était le meilleur au niveau qualité-prix, et avait un très bon réseau".

Concernant le collaborateur qui n’était pas arrivé premier lors de la sélection de recrutement, Yves Leterme s’explique encore : "C’est parce que le premier candidat ne pouvait pas se libérer au moment où nous voulions qu’il commence".

Enfin, l’ancien Premier ministre belge réfute l’information relayée par plusieurs médias suédois selon laquelle l’IDEA fait l’objet d’une enquête, à la demande du gouvernement suédois et suite aux accusations de Susan Wood. "Ce n’est pas vrai. Ce serait d’ailleurs étrange, car un membre du cabinet des Affaires étrangères siège dans la commission qui surveille l’IDEA". Et d’ajouter : "Nous envisageons une éventuelle plainte contre Wood".

Les plus consultés