Child Focus : "Davantage d’enfants fuguent, plusieurs fois"
Les cas de disparition - dont le nombre a à peine augmenté depuis 2013 - sont répartis en cinq catégories dans le rapport d’activités de la Fondation: les fugues (1.020 en 2014, contre 989 en 2013), les enlèvements parentaux internationaux (406, contre 383), les disparitions de mineurs étrangers non accompagnés (43, contre 64), les disparitions "non définies" (54, contre 82), et les enlèvements par des tiers (35, contre 33).
Child Focus s'inquiète surtout de la hausse du nombre d'enfants qui fuguent plusieurs fois (121 cas en 2014, contre 115 en 2013) et de la durée de plus en plus longue des fugues. Le nombre de jeunes fugueurs retrouvés dans les 48 heures a fortement diminué l'an dernier (36%, contre 40% un an plus tôt), tandis que les fugues d'une semaine ont elles augmenté (27%, contre 40% en 2013). La Fondation souligne que les enfants qui restent plus longtemps absents risquent davantage de se retrouver dans des situations dangereuses.
L'année 2014 a par ailleurs marqué un tournant dans les priorités de Child Focus en matière d'abus sexuels. La Fondation réoriente ainsi désormais la plupart des cas dont elle est avertie vers d'autres organisations qui sont plus à même d'apporter un soutien spécialisé aux victimes et à leurs proches.
L’abus sexuel prend diverses formes
Child Focus se concentre donc sur certaines formes d'abus sexuels, comme la prostitution enfantine (10 dossiers traités en 2014), le tourisme sexuel (4 dossiers), ainsi que la réalisation et la diffusion d'images d'abus sexuels de mineurs (pornographie enfantine) pour lesquelles elle a reçu 1.432 signalements via le point de contact civil www.stopchildporno.be.
Dix-sept autres dossiers de pédopornographie ont été ouverts à la suite d'appels via le numéro d'urgence 116 000.
Enfin, la Fondation pour enfants disparus et sexuellement exploités souligne avoir ouvert l'année passée 161 dossiers (+42% par rapport à 2013) relatifs à la sécurité en ligne, dont 97 pour atteinte (présumée ou réelle) à l'intégrité sexuelle des enfants via les technologies de l'information et de la communication (TIC).
Child Focus relève particulièrement la hausse du nombre de cas de "grooming" en ligne, une stratégie manipulatoire et d'approche d'un mineur par un adulte à des fins sexuelles. Quarante-trois cas ont été enregistrés l'année passée.
"Souvent, l'adulte arrive à ses fins et persuade le mineur de le rencontrer ou de lui envoyer des photos ou des vidéos où il apparaît dénudé", déplore la Fondation. La majorité des victimes avaient entre 11 et 15 ans, mais la plus jeune n'était âgée que de 7 ans.