"Le terme ‘tzigane’ est injurieux et donc inacceptable"

La police doit cesser d’enregistrer dans sa banque de donnée générale les suspects ou auteurs de délits sous l’appellation "tzigane". Telle est la demande du Centre interfédéral pour l’égalité des chances, relayée par les quotidiens De Standaard et Het Belang van Limburg.
Nicolas Maeterlinck

Les agents de la police fédérale ou locale peuvent cocher une case "tzigane" dans la Banque de données nationale générale (BNG) s'ils introduisent des faits dans une déclaration ou s'ils dressent le profil d'un délinquant.

Selon le service de presse de la police fédérale, l'objectif n'est pas de cibler quelqu'un sur une base ethnique mais de l'inscrire comme une personne n'ayant pas de domicile fixe ou se déplaçant. "Le mot 'tzigane' n'est pas synonyme de bande de délinquants errants", explique Kaatje Natens, porte-parole de la police.

Le Forum des minorités et le Centre interfédéral pour l'égalité des chances demandent que cesse cette pratique. "Le mot tzigane n'est pas neutre", estime Jozef De Witte du Centre. "La police doit remettre sa banque de données en question". "Le terme tzigane est injurieux et donc inacceptable", estime pour sa part le directeur du Forum des minorités, Wouter Van Bellingen pour qui le terme ‘gens du voyage’ est plus approprié. "L’utilisation du mot tzigane peut mener à des préjugés et à un profilage ethnique, ce qui n’est en fait pas permis", ajoute-t-il.

Pour la porte-parole de la police, la suppression de ce terme dans la banque de donnée serait une possibilité. Elle estime toutefois qu’elle pourrait mettre en danger certains objectifs opérationnels.

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