Uber désormais cadré par des règles strictes

Le gouvernement bruxellois a donné jeudi son feu vert aux principes que contiendra le futur plan taxi. L’objectif général est de moderniser le secteur en réalisant un certain nombre d'avancées pour les chauffeurs de taxis et les clients, mais aussi de réglementer le recours aux nouvelles technologies et d'en assurer le contrôle du respect par tous.

Le gouvernement bruxellois souhaite que Uber fonctionne dans la capitale uniquement sous conditions très strictes, équivalentes à celles imposées au secteur du taxi.

La Région a indiqué ne pas vouloir légaliser Uber en l’état actuel des choses. Elle veut définir un cadre général pour régulariser le recours aux nouvelles technologies avec des règles strictes permettant une concurrence loyale et équitable, a affirmé vendredi le ministre bruxellois du Transport Pascal Smet, présentant les principes que contiendra le futur plan taxi de la Région bruxelloise.

" Je suis convaincu que grâce à ce plan nous parviendrons à donner un bel avenir rentable aux taxis bruxellois dans lequel la convivialité et le service joueront un rôle central. En même temps, nous pouvons veiller à ce que l’innovation technologique représente une véritable avancée pour tous, sans tomber dans le dumping social", a indiqué Pascal Smet.

Les promoteurs de trajets partagés Djump et Uber ont accueilli positivement, vendredi, l'ébauche par le gouvernement bruxellois, d'un plan intégrant "le transport entre particuliers". "Des tarifs abordables, un service efficace et un choix pour les consommateurs sont des priorités essentielles d'une politique de mobilité, et Bruxelles a désormais un rôle de précurseur en plein coeur de l'Europe", ont commenté les deux opérateurs dans un communiqué commun.

Pour Djump et Uber, "le leadership dont fait preuve le gouvernement bruxellois démontre que des prix abordables, la sûreté publique et le choix des consommateurs sont parfaitement compatibles".

Les principes du Plan taxi

Selon le ministre, le plan visera à améliorer la convivialité du secteur des taxis via une politique tarifaire claire et simplifiée. Il y aura ainsi des tarifs fixes pour les petits trajets, pour rallier certains lieux emblématiques tels que l'aéroport, voire à l'occasion de certains grands événements.

A partir de janvier prochain, les clients devront pouvoir payer avec leur carte de crédit. Dans le pipeline également, l'instauration d'une application smartphone pour tous les taxis bruxellois, au profit tant des clients que des chauffeurs.

Le système de taxis collectifs Collecto sera étendu à la journée, mais il ne continuera à être subsidié par la Région que pour les prestations de nuit. En journée les trajets partagés seront possibles à des tarifs avantageux vers les gares et l'aéroport.

Les chauffeurs qui auront roulé trois ans sans plainte et sans PV pourront afficher un certificat d'excellence. Les centrales téléphoniques seront soumises à des règles plus strictes notamment pour éviter l'octroi de courses à des taximen non reconnus à Bruxelles.

Le taximètre digital sera installé aux frais de la Région dans tous les taxis d'ici janvier 2016. La Région supprimera la taxe régionale de 575 euros par an. La publicité sera autorisée dans les taxis, à des conditions strictes.

Les taximen regrettent d’être "mis devant le fait accompli"

Pascal Smet a souligné que l'élaboration de ces principes s'était faite en concertation avec le secteur au cours de 73 réunions bilatérales. Elle se poursuivra notamment au sein du comité consultatif des taxis au sujet de la préparation d'un avant-projet d'ordonnance contenant le plan d'ici l'été prochain. "Il ne s'agira pas d'une information, mais d'une réelle concertation", a-t-il insisté.

En attendant, les taximen ont regretté d’être "mis devant le fait accompli". "Les exploitants de services de taxis, les centraux radio et les partenaires sociaux du secteur (FGTB-UBT et CSC Transcom) désapprouvent le feu vert donné ce jeudi par le gouvernement bruxellois au futur plan taxi", a indiqué le front commun des taxis de la capitale jeudi soir dans un communiqué.

"Depuis plus d'une semaine, les représentants du secteur demandaient d'être reçus pour discuter de certains points de ce plan qui mettent en danger l'avenir des 3.000 chauffeurs professionnels bruxellois", précise le front commun, qui s'interroge sur le bien-fondé de la réunion de concertation proposée par le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort et le ministre régional de la Mobilité Pascal Smet, "puisque ce plan a été approuvé précipitamment ce jeudi par le gouvernement".

Le ministre-président prévoit d'organiser une réunion avec le secteur des taxis, avant le 3 mars, date fixée par le secteur pour la tenue d'une manifestation dans les rues de Bruxelles.

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