25% des footballeurs belges en difficulté financière

Malgré un salaire mensuel moyen de 8.670 euros, un quart des joueurs en première division belge de football ne s’en sortent pas financièrement. En cause, essentiellement, une mauvaise gestion des revenus, mais aussi des dépenses inconsidérées, et une addiction aux jeux du hasard pour certains d’entre eux.

"Il y a quelques mois, je me suis adressé à l’Université d’Anvers pour réaliser une étude sur la situation financière des sportifs belges. J’avais vu des chiffres venant de l’étranger, qui étaient impressionnants", expliquait Thomas Van Den Spiegel dans une interview accordée à l’émission Bonus de la première chaîne radio de la VRT.

Van Den Spiegel (photo) a été joueur de basket professionnel, mais travaille maintenant comme conseiller financier chez Optima, qui a réalisé l’étude en collaboration avec l’Université anversoise. Une centaine de footballeurs de première division belge ont accepté de répondre aux questions des chercheurs. Les conclusions de ces derniers sont étonnantes.

Un quart des joueurs interrogés admet ainsi avoir des problèmes financiers. Cela s’explique de plusieurs façons. "Un quart des joueurs s’adonne occasionnellement aux jeux du hasard, et certains footballeurs dépensent de l’argent pour des choses dont ils n’ont pas vraiment besoin", explique Thomas Van Den Spiegel.

Mais il apparaît également que beaucoup de joueurs sont mauvais comptables ou ne font pas appel à un comptable pour les aider à gérer leurs revenus. "Certains d’entre eux s’imaginent très vite être des hommes d’affaires, alors qu’ils feraient mieux de protéger leur position privilégiée. Une carrière sportive ne dure que jusqu’à 35 ans. Les footballeurs disposent aussi de beaucoup de temps libre et se font la compétition dans le domaine vestimentaire. Ils s’observent et se comparent mutuellement sans arrêt".

"Il ne faut bien entendu pas sous-estimé ce que cela peut représenter pour un jeune de 16 ans d’être cueilli sur les bancs de l’école et d’atterrir dans un monde d’adultes parce qu’il sait bien frapper dans un ballon", analyse Van Den Spiegel.

"D’expérience personnelle, je peux dire qu’en tant que jeune sportif de haut niveau vous ratez une partie de votre développement psycho-social. Certains tentent de le compenser d’une manière ou d’une autre. On ne peut le reprocher à un sportif. Mais on peut par contre lui reprocher de ne pas se faire bien conseiller", conclut l’ancien basketteur professionnel.

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