Des entreprises s’engagent pour une huile de palme durable

L’Alliance belge pour une huile de palme durable, qui regroupe 15 entreprises et fédérations sectorielles, vient de publier une charte. Son objectif : respecter dès 2015 le label international RSPO (Roundtable on Sustainable Palm oil) et garantir dès 2020 au consommateur une huile 100% durable et traçable sur l’ensemble du marché belge. L’expansion de la production d’huile de palme est l’une des causes principales de la déforestation en Asie du sud-est.
AP2012

Huile de palme est une huile végétale présente dans de nombreux produits alimentaires, tels que le chocolat, les céréales pour le petit-déjeuner, les biscuits voire même les chips, mais aussi dans les produits cosmétiques tels que le savon et le shampooing. Sa production est controversée, car l’expansion de cette culture est à l’heure actuelle l’une des grandes causes de la déforestation en Asie du sud-est, avec ses conséquences néfastes pour la biodiversité et les émissions de CO2.

La pression sur les producteurs pour garantir une huile de palme durable augmente donc, afin de protéger les riches forêts tropicales et les droits des travailleurs locaux.

Alors qu’une mission économique belge, emmenée par la princesse Astrid, se trouve actuellement à Singapour et en Malaisie (photo) - le premier producteur d’huile de palme au monde -, 15 entreprises et fédérations sectorielles belges viennent de publier la charte de l’Alliance belge pour une huile de palme durable. Elles s’engagent notamment à respecter dès l’an prochain la certification RSPO (Roundtable on Sustainable Palm oil) et garantir au consommateur dès 2020 une huile 100% durable et traçable sur le marché belge.

L’association environnementale WWF salue la rédaction de cette charte. "Un produit sur dix présents dans un supermarché contient de l'huile de palme", explique Sabien Leemans. "Grâce à sa grande productivité, l'huile de palme est un moteur de développement économique et rural. Mais elle pose aussi des problèmes sociaux et environnementaux. On modifie notamment des forêts naturelles pour créer des plantations, avec une perte importante de la biodiversité", a-t-elle souligné. "Mais le problème n'est pas l'huile de palme en soi, le problème est où le palmier est planté et la façon dont il est cultivé."

Le WWF est membre du RSPO. Cette association regroupe une série d'acteurs du secteur, élabore des normes et délivre des certificats aux huiles produites en vérifiant une série de conditions en matière de respect des hommes et de l'environnement, de législation sociale et de transparence.

Les sociétés belges signataires de la charte - parmi lesquelles la Fédération du secteur agro-alimentaire belge Fevia et les sociétés Lotus Bakeries, Vandemoortele Lipids, la filiale belge d'Unilever ou encore le chocolatier Ferrero - s'engagent à respecter ces critères dès 2015. Elles souhaitent même adopter des critères plus stricts. A partir du 14 décembre prochain, les producteurs ne pourront plus se contenter de mentionner 'huile végétale' sur leurs étiquettes quand ils utilisent de l'huile de palme. La mention 'durable' n'y figurera pas.

Sur le plan de la santé, l'Alliance belge pour une huile de palme durable reconnaît que "l'huile de palme contient 50% de graisses saturées" et "que nous devrions maintenir notre consommation de graisses saturées aussi bas que possible". Elle conclut toutefois que "ce n'est pas parce qu'un produit contient de l'huile de palme (...) qu'il est moins sain qu'un produit sans huile palme".

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