Exposition "Astérix chez les Belges", au Musée de la BD à Bruxelles

Au Centre belge de la bande dessinée, rue des Sables à Bruxelles, se tient jusqu’au 3 septembre une exposition consacrée à l’album "Astérix chez les Belges". Une belle façon de rendre hommage aux deux auteurs, Goscinny et Uderzo qui, un quart de siècle plus tôt (1951), avaient débuté leur carrière commune à Bruxelles.

Si vous manquez d’inspiration pour une excursion à Bruxelles avec vos enfants cet été pourquoi ne pas vous rendre au Centre belge de la bande dessinée où se tient l’exposition "Astérix chez les Belges". C’est une exposition ludique avec de nombreuses références aux albums de la série et des tas de petits jeux interactifs.

Le visiteur suit des crayons de couleur géants qui se transforment en poteaux de bois pour former un castrum - un camp fortifié romain- il pénètre alors dans l’univers des irréductibles gaulois.

En préambule de l’exposition, le visiteur peut regarder une vidéo, datant de 1976, dans laquelle le célèbre animateur français Pierre Tchernia reçoit sur un plateau de télévision les personnages d’Astérix et Obélix ainsi que leurs créateurs Albert Uderzo et René Goscinny.

Le dernier album issu de la collaboration Goscinny - Uderzo

Si comme le dit Pierre Tchérnia Astérix et Obélix représentent la caricature des Français, au cours de leurs aventures, les deux personnages ont aussi parcouru la moitié de l’Europe.

Et ces voyages, que ce soit chez les Goths, les Bretons, les Corses ou les Helvètes ont été l’occasion pour les auteurs de caricaturer, toujours avec humour et tendresse, les stéréotypes culturels de ces pays. Ils se manifestent à travers les traditions, la géographie, la langue, le physique, le comportement, les vêtements ou encore les noms des personnages.

Albert Uderzo et René Goscinny avaient tous les deux travaillé à Bruxelles, au début de leur carrière dans les années '50, ils connaissaient donc très bien nos traditions. Ils ont décidé un beau jour d’y consacrer un album, c’est le 24ème de la série. Il a été publié en 1979.

Cet album est aussi le dernier de la série écrit par René Goscinny, mort pendant la réalisation de la BD. Il restait huit pages à Uderzo lorsque le scénariste est mort. Pour lui dire au revoir, Uderzo a dessiné dans la dernière case un petit lapin qui part en pleurant. Ceci est un clin d'œil au fait que Goscinny appelait couramment son épouse "mon lapin".

L’élément moteur du récit est la fameuse citation extraite de "La Guerre des Gaules" de Jules César : "De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves". L’idée que les Belges font peur aux Romains et que ces derniers sont contents de retourner se reposer chez les Gaulois va provoquer la colère le chef du petit village d’Armorique Abraracourcix. Ce dernier décide d'aller voir lui-même ce qu'il en est et de défendre la réputation des Gaulois. Astérix et Obélix l'escortent avec peu d'enthousiasme.

Arrivés en Belgique, les Gaulois font la connaissance d'une tribu belge et décident d'organiser un concours arbitré par Jules César lui-même.

L’un des légionnaires du camp ne cesse de raconter des histoires belges, allusion aux Français qui racontent des histoires supposées drôles aux dépends des Belges. De leur côté, les Belges se moquent des Gaulois qu’ils appellent des "Celtions" un terme inventé pour l’occasion mais qui est une parodie du terme " Fransquillons" utilisé par les Flamands au 19ème siècle pour définir ceux qui parlaient un français pincé par souci de promotion sociale.

Dans l’album les Belges se distinguent avant tout par leur humour et leur langage et aussi leur accent. Joyeux et impertinents ils honorent avec fierté leur réputation de bons vivants amateurs de bonne chair.

De nombreux belgicismes apparaissent dans les répliques : "Faites blinquer les cuivres.", "Donne une baise et tire ton plan… "

Des tas de personnages célèbres bien de chez nous, font aussi leur apparition, que ce soit la chanteuse Annie Cordy, (Nicotineke, la femme du chef), le champion cycliste Eddy Merckx, (caricaturé en courrier express). Les Dupont et Dupond, vêtus de tenues gauloises belges, annoncent l'arrivée de Jules César dans leur style propre : "Jules César est arrivé en Belgique. — Je dirais même plus : Cules Jésar est arrivé en Gelbique". À noter que leurs phylactères sont faites dans le style des albums de Tintin et non dans celui d’Astérix. Il s'agit d'un clin d'œil destiné à Hergé, l'auteur de Tintin.

Citons encore les références à la chanson le "Plat pays" de Jacques Brel, au célèbre tableau "Le repas de noce" de Pieter Breughel l’Ancien, à la dentelle de Bruxelles, au choux de Bruxelles et au Manneke pis , sans oublier la référence aux célèbres vers de Victor Hugo : "Waterloo ; Waterloo, Waterloo, morne plaine…"

Expo ludique et interactive

Dans l’exposition, on propose par exemple aux visiteurs d’associer différents personnages de l’album avec leurs objets fétiches, ou de replacer sur une carte d’Europe, les Corses, les Ibères, les Helvètes ou les Belges.

Et si vous êtes au Centre belge de la bande dessinée profitez-en aussi pour découvrir les expositions permanentes de ce superbe musée installé dans un chef d’œuvre de l’Art Nouveau, les anciens magasins Waucquez, de l’architecte Victor Horta.

L’exposition, qui est accessible tous les jours de 10h à 18h, est trilingue (français/néerlandais/anglais), et se tient au premier étage du musée.

Pour plus d’infos : https://www.cbbd.be/fr/accueil

 

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