La friterie devient aussi patrimoine immatériel de la Wallonie

Le 10 janvier 2014, le gouvernement flamand incluait le phénomène culinaire des baraques à frites dans l’héritage culturel immatériel de sa Région. La Fédération Wallonie-Bruxelles vient de reconnaître la culture du "fritkot" comme chef-d’œuvre de son patrimoine oral et immatériel. Un pas important vers une reconnaissance à l’Unesco, puisque ce patrimoine doit d’abord être reconnu par les trois Communautés du pays.

La ministre de la Culture Alda Greoli (photo) a annoncé mercredi à Eghezée (Namur), lors du lancement de la 6e édition de la Semaine de la Frite, que la culture de la baraque à frites est désormais reconnue comme chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Une étape primordiale en vue d'acquérir une reconnaissance du «"ritkot" à l'Unesco.

"La frite est un phénomène gastronomique et sociétal (...) et faire entrer cette tradition culinaire au patrimoine oral et immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles consacre un véritable écosystème reposant notamment sur l'artisanat et le savoir-faire transmis de génération en génération", a indiqué la ministre, précisant que seule la Communauté germanophone de Belgique devait encore reconnaitre la culture du "fritkot". Le dossier pourra ensuite être envoyée à l’Unesco.

L'annonce s'inscrit dans le cadre du lancement de la semaine de la Frite organisée du 28 novembre au 4 décembre. A cette occasion, la campagne mettra en avant le savoir-faire wallon, au travers d'un logo "Friterie de chez nous" permettant aux consommateurs d'identifier les friteries "traditionnelles et authentiques".

L'utilisation de pommes de terre fraîches de Wallonie et la vente de frites en cornet ou en barquette à emporter font partie des critères d'attribution de ce logo. "Au travers de cette semaine, l'objectif est de soutenir un secteur économique non délocalisable, mais aussi les circuits courts et un savoir-faire unique", a rappelé René Colin, ministre wallon de l'Agriculture.

La Belgique est leader mondial de la transformation de la pomme de terre, avec plus de deux millions de tonnes transformées par an dans le sud du pays et 40.000 hectares consacrés à sa culture en Wallonie.

En Flandre déjà depuis 2014

Dans le nord du pays, cela fait bientôt trois ans que le phénomène culinaire des baraques à frites est repris dans l’héritage culturel immatériel de la Région. "Une labellisation qui sauvegardera la tradition et les connaissances belges sur les frites", avait déclaré en janvier 2014 la ministre flamande de la Culture, Joke Schauvliege (photo).

Cette reconnaissance avait été précédée par une démarche des gérants de friterie, qui avaient déposé une pétition de 20.000 signatures pour obtenir une reconnaissance. Leur motivation était culturelle, mais aussi commerciale.

Toute reconnaissance de produits ou secteurs particuliers comme partie intégrante d'une culture locale génère en effet traditionnellement une hausse du chiffre des ventes. Ainsi, depuis que la tarte au maton - spécialité de la région de Grammont - est une pâtisserie du terroir protégée par l’Unesco, sa vente a augmenté de 35%.
Un dossier de demande de reconnaissance pourra être introduit auprès de l’Unesco lorsque la Communauté germanophone aura elle aussi reconnu la culture du "fritkot" comme patrimoine oral et immatériel.

Les plus consultés