Le MoMA de New York rend hommage à l’artiste belge Marcel Broodthaers

Le prestigieux Musée d'Art moderne de New York, le MoMA, rend hommage, du 14 février au 15 mai, au poète, cinéaste et artiste conceptuel belge Marcel Broodthaers (1924-1976), décédé il y a quarante ans et qui s'est rendu universellement célèbre avec son fameux "Triomphe de moules" (1965) ou "Moules rouges casserole".

Cette "création", qui sera reprise par la suite sous plusieurs formes, est composée d'une casserole en métal émaillé rouge contenant des coquilles de moules. 

Elle rappelle les non moins fameux "ready mades" de Marcel Duchamp, dont la "Fontaine", un urinoir en porcelaine renversé, a, elle aussi, fait le tour du monde.

A New York, quelque 200 oeuvres réalisées entre 1963 et 1975 ont été réunies et démontrent que Broodthaers occupe une place particulière dans l'Art du XXe siècle, plus particulièrement dans les années 1960 et 1970.

Artiste engagé

Le travail artistique de Broodthaers plaide pour une nouvelle approche de l'art et de la politique muséale. Pour appuyer ses "revendications", il occupera, en 1968, le Palais des Beaux-Arts à Bruxelles.

Pour lui, le musée ne doit son existence que parce qu'il dispose d'oeuvres d'art et, par conséquent, tout ce qui se trouve dans un musée est oeuvre d'art. Pour appuyer sa démarche, il créera, chez lui, rue de la Pépinière, 32, à Bruxelles, son propre "Musée d'Art moderne - Département des Aigles". 

Il y exposera notamment des ustensiles, des caisses vides de transport d'oeuvres et de vieilles cartes postales portant l'inscription "Ceci est une oeuvre d'art". Il rejoint ainsi, du moins dans l'esprit, le "Ceci n'est pas une pipe" de René Magritte, qu'il admirait beaucoup.

Une reconnaissance mondiale

Les premières oeuvres de l'artiste se composent d'objets, d'assemblages, d'accumulations (coquilles d'oeufs, briques, moules, ...). Par la suite, il élargira son champ d'action avec des sculptures, des gravures, des toiles typographiques, des photographies, des films, des montages de diapositives, transformant ses expositions en oeuvre à part entière et critiquant, par la même occasion, la façon de regarder et de montrer.

Avant de s'exposer aujourd'hui à New-York, des oeuvres de l'artiste belge furent exposées, au cours de ces dernières décennies, notamment au "Tate" de Londres, au Musée d'Art moderne de Los Angeles, au "Kunsthalle" de Düsseldorf, à la Fondation Antoni Tapiès à Barcelone ou encore au "Jeu de Paume" à Paris.

L'exposition approche au plus près un travail riche en références à l'histoire de l'art tout en restant originale grâce à la poésie mais aussi à l'humour inimitable et intemporel qui en émanent. Elle est accessible au public tous les jours de 10h30 à 17h30 avec une nocturne le vendredi jusqu'à 20h00.

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