“Quelles langues parle-t-on en Belgique?”

La plupart des étrangers qui font escale ou résident en Belgique éprouvent des difficultés à comprendre la structure complexe du pays et l’utilisation des différentes langues nationales qui en découle. Rédigée par le journaliste politique flamand Michaël Van Droogenbroeck, la brochure « Living in Translation » - traduite en français, anglais et allemand - propose une réponse claire et concrète aux 10 questions que posent le plus souvent les « expatriés » à propos de l’usage des langues dans la périphérie flamande de Bruxelles. Dès ce jeudi, nous publierons chaque jour une des questions et la réponse du journaliste de la VRT.

« Le plus difficile pour moi n’aura pas été de traduire en exemples concrets la législation sur l’usage des langues en Belgique, mais plutôt d’expliquer aux étrangers la situation politique dans notre pays », précise Michaël Van Droogenbroeck (photo), journaliste politique à la rédaction de la télévision publique flamande VRT et auteur de la brochure « Living in Translation ».

Traduite en français, anglais et allemand, cette brochure reprend dix questions fréquemment posées par des étrangers qui résident brièvement ou de façon plus permanente en Belgique au sujet de l’usage des langues dans la périphérie flamande de Bruxelles. Sur base d’explications claires et d’exemples concrets, elle tente d’expliciter aux expatriés la structure complexe du pays (quatre régions linguistiques, trois Communautés et trois Régions) « et de répondre à certaines de leurs questions concrètes sur la langue de l’école où ils doivent envoyer leurs enfants, la langue parlée dans les hôpitaux, les entreprises ou maisons communales ».

L’idée de réaliser cette brochure est née à la suite d’une conférence organisée fin novembre dernier par l’association de Rand (qui entend souligner le caractère néerlandophone des communes flamandes de la périphérie bruxelloise), intitulée Speaker’s Corner et destinée plus particulièrement aux étrangers qui résident dans les communes flamandes de la périphérie. Michaël Van Droogenbroeck se chargeait de la modération de cette conférence, qui tentait de répondre à la question « Pourquoi la Belgique n’est-elle pas tout simplement bilingue ? ».

« La brochure reprend donc une série de questions pratiques qui ont effectivement été posées par des expatriés lors de cette conférence », explique Van Droogenbroeck. Comme les questions de savoir dans quelle langue ils doivent s’adresser à l’autorité, comment faire pour rester le mieux au courant de l’actualité belge, mais aussi pourquoi les Flamands attachent tant d’importance à l’unilinguisme dans la périphérie flamande de Bruxelles ou pourquoi la Flandre ne veut pas ratifier le Traité des minorités.

« En Belgique, vous parlez la langue que vous voulez. Mais pour ce qui est des contacts avec l’autorité, il existe trois langues officielles : le néerlandais, le français et l’allemand. Ces langues ne se parlent pas partout : la Belgique est en effet divisée en états fédérés. Chaque état fédéré a sa propre langue officielle. Il n’y a que la Région de Bruxelles-Capitale qui est bilingue. De plus en plus d’habitants de notre pays sont toutefois plurilingues et parlent les deux langues nationales les plus importantes », indique la brochure « Living in Translation ».

La situation pourrait-elle changer ?

Mais qu’en est-il d’une éventuelle modification de la situation, alors que les partis politiques négocient depuis les élections législatives du 13 juin 2010 sur une nouvelle réforme de l’Etat et un transfert accru des compétences du niveau fédéral vers les états fédérés ? La brochure risque-t-elle de ne plus être à jour dans un avenir proche, et devra-t-elle alors être rééditée avec des modifications ?

« C’est bien entendu une possibilité », affirme Michaël Van Droogenbroeck, « et il faudra évidemment modifier le contenu de la brochure si la situation avait changé. Mais d’autre part, les lignes de force de la législation sur l’usage des langues en Belgique sont fixées depuis des dizaines d’années. Certaines sont même ancrées dans la Constitution belge. La base ne devrait donc pas changer, mais il pourrait y avoir des adaptations ».

Michaël Van Droogenbroeck a-t-il lui-même une question à poser aux expatriés ? « Je voudrais savoir comment les expatriés s’en sortent avec l’utilisation de différentes langues dans des pays, ou des villes telles que Bruxelles, qui vibrent d’une grande activité internationale. Comme à Genève par exemple ».

Vous vous posez des questions ?

La brochure "Living in Translation", publiée en néerlandais, français, allemande et anglais, sera disponible gratuitement dès le 16 avril dans les sept centres communautaires de l’association « de Rand », ainsi qu’à la bibliothèque publique de Bruxelles située proche de l’opéra de La Monnaie.

Elle sera également envoyée aux 16.000 abonnés de la publication en anglais Flanders Today. Et elle peut être consultée dans son entièreté sur le site www.livingintranslation.be.

Dès ce jeudi 14 avril, nous en publierons en outre chaque jour sur notre site flandreinfo.be une question et la réponse du journaliste Michaël Van Droogenbroeck, et cela pendant 10 jours.

Si vous avez encore une question que vous souhaitez poser à notre collègue, envoyez-la nous par écrit à l’adresse info@flandreinfo.be.

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