Vandenbroucke: “Pas de réforme sans les socialistes”

L’ancien ministre fédéral et régional flamand Frank Vandenbroucke, qui se présente aux prochaines législatives en bout de la liste du SP.A pour le Sénat, estime que « la gauche se doit de plancher sur une réforme de l’Etat, d’y adopter des positions claires et si possible d’y contribuer ». C’est ce qu’il affirme dans une interview accordée au quotidien francophone Le Soir.

A 55 ans, l’ancien président du parti socialiste flamand, ancien vice-Premier et ministre fédéral des Pensions, mais aussi ancien ministre flamand de l’Enseignement, tente un retour sur l’avant-scène politique en poussant la liste du SP.A au Sénat. Après avoir longtemps hésité, Frank Vandenbroucke s’est lancé dans la campagne électorale.

Interrogé par Le Soir, il estime que « la gauche se doit de plancher sur une réforme de l’Etat, d’y adopter des positions claires et si possible d’y contribuer. L’Etat et les autorités publiques sont des instruments essentiels pour ceux qui se réclament de la gauche. Pas pour les libéraux ». Ces derniers rêvent d’éroder les pouvoirs de l’Etat, estime Vandenbroucke.

La prochaine réforme de l’Etat devra-t-elle figurer dans l’accord du prochain gouvernement ? « Jusqu’ici, cette condition n’était pas indispensable. (…) Je pense que, cette fois, un accord devra figurer dans la prochaine déclaration gouvernementale. Les francophones doivent en être conscients. Cela suppose un minimum de modération sur le terrain communautaire, y compris pendant la campagne électorale ».

Jusqu’où doit aller une réforme de l’Etat ? « Elle doit être large, notamment pour veiller à un financement suffisant de l’Etat fédéral. La loi de financement de 1989 devra être revue. La réforme devra aussi accorder plus de compétences aux Régions et aux Communautés en les responsabilisant, notamment en matière d’emploi », ajoute le socialiste flamand.

"Le CD&V a fait une erreur stratégique"

Frank Vandenbroucke estime que les chrétiens-démocrates flamands du CD&V ont fait une erreur stratégique en 2007 en tentant une coalition orange-bleue.

« En espérant diviser l’échiquier politique francophone, ils ont encore alimenté la méfiance entre le MR-FDF et le PS, deux partis qui n’ont cessé ensuite de prolonger leur guerre de tranchée. Et ils ont choisi comme alliés privilégiés les partenaires les plus rétifs à nouer des accords communautaires. A savoir le FDF d’Olivier Maingain. Ce gouvernement était donc voué à l’échec ».

Quel sera le thème de la campagne électorale ? « Elle devrait s’attacher aux défis socio-économiques : emploi, pensions, soins de santé, et à une réforme de l’Etat capable de concrétiser ces politiques avec un maximum d’efficacité. J’espère donc qu’elle ne sera pas dominée par des débats autour de symboles et des exercices de musculation communautaire », conclut Frank Vandenbroucke.

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