Les Belges évacués sont de retour au pays

L’Airbus de l’armée belge rapatriant un premier groupe de 40 Belges qui résidaient en Haïti au moment du tremblement de terre de mardi dernier a atterri ce dimanche vers 20h00 à l’aéroport militaire de Melsbroek. L’avion transportait également des ressortissants néerlandais et français, ainsi que 38 membres de l’équipe de secours B-Fast. Parallèlement, un groupe de 34 militaires a quitté dimanche soir la Belgique en direction d’Haïti.

Les quarante Belges, ainsi que des ressortissants néerlandais et français qui ont été rapatriés, travaillent et résident en Haïti. Ce dimanche matin, ils ont été emmenés à bord de deux avions américains vers la République Dominicaine, où se trouvait l’Airbus qui avait acheminé, jeudi dernier, les premiers secours et l’équipe de B-Fast dans la région sinistrée.

A l’origine, il avait été prévu que l’Airbus de l’armée belge viendrait chercher les Européens à rapatrier à l’aéroport de Port-au-Prince, mais l’appareil stationné en République Dominicaine n’a pas reçu l’autorisation d’atterrir à l’aéroport de la capitale haïtienne, trop encombré.

C’est finalement vers 20h00 que l’Airbus atterrissait à Melsbroek ce dimanche, avec 106 personnes à bord. Les compatriotes rapatriés ont raconté l’expérience traumatisante du séisme aux journalistes qui les attendaient à l’aéroport militaire.

Une femme de 72 ans résidait dans une maison de vacances avec les membres de sa famille, dans la banlieue de Port-au-Prince, lorsque le séisme s’est produit. La famille a survécu au tremblement de terre, mais a dû être évacuée. « A Port-au-Prince, nous avons vu le véritable ravage. Dans certains quartiers nous ne pouvions tout simplement pas passer, tant il y avait des débris au sol. A plusieurs endroits dans la capitale, des dizaines de cadavres avaient été empilés. L’odeur qui y règne est effroyable, c’est l’odeur de la mort ».

Wouter De Weerdt (photo), qui travaille pour les Nations Unies, espère pouvoir retourner d’ici quelques semaines en Haïti. « J’étais assis dans mon bureau des Nations Unies, et subitement le plafond s’est écroulé, sans que nous ayons senti le moindre choc avant », racontait-il à son retour ce dimanche. « La communication avec la Belgique était très difficile, parce que toutes les lignes étaient coupées. Il m’a fallu 24 heures avant de pouvoir envoyer un e-mail ».

De Weerdt est sous le choc. “J’ai entendu des collègues appeler et mourir sous les décombres ». Il veut cependant retourner en Haïti. « Je considère ce retour comme temporaire. J’ai profité de ce vol pour pouvoir aller chez le médecin en Belgique et me faire faire de nouveaux papiers. Mais j’espère retourner à Haïti d’ici quelques semaines. C’est mon travail et mon personnel s’y trouve encore, je ne peux pas l’y abandonner. Ce serait inhumain ».

Du personnel de B-Fast rentré en Belgique

L’Airbus A330 a également ramené ce dimanche à Melsbroek quelque 38 membres de l’équipe de secours et recherche B-Fast, qui étaient arrivés jeudi soir à Port-au-Prince. Ils ont dû y travailler dans des conditions très difficiles.

« C’était une catastrophe, l’une des pires choses que j’ai jamais vues », affirme Rik Telamon qui dirige l’équipe Search & Rescue de B-Fast. « Certains quartiers sont détruits à 80% ».

Tous les membres de l’équipe rentrés au pays recevront ces prochains jours un soutien psychologique. Les Belges rapatriés pourront également en bénéficier, pour tenter de surmonter le traumatisme.

Le reste de l’équipe B-Fast arrivée jeudi en Haïti reste sur place, dans l’hôpital de campagne monté à Port-au-Prince. La nuit dernière, l’équipe d’urgence a cependant à nouveau dû quitter l’hôpital par mesure de sécurité. Elle s’est réfugiée à l’aéroport, gardé par les troupes américaines.

Des soldats envoyés en Haïti

Les secours en Haïti sont encore toujours confrontés à des pillages et à l’insécurité. C’est la raison pour laquelle le gouvernement belge a dépêché ce dimanche soir 34 militaires vers la région sinistrée. Ces derniers seront chargés d’y protéger les secouristes et les diplomates belges. Leur avion a quitté Melsbroek vers 18h00 ce dimanche.

Une douzaine de militaires supplémentaires pourraient encore être envoyés par la suite. Le gouvernement fédéral libère également 2,5 millions d’euros supplémentaires d’aide à Haïti.

Selon les Affaires Etrangères, il y aurait encore 87 Belges qui n’ont pu être localisés ou retrouvés en Haïti. Trois sont officiellement portés disparus.

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