10 ans de présence militaire belge au Kosovo

Aucune commémoration n'est prévue à cette occasion, alors que le 31ème contingent de la force de paix dirigée par l'OTAN, la KFOR, vient de prendre, pour une mission de quatre mois, ses quartiers dans le nord du Kosovo, la région où les troupes belges se trouvent depuis août 1999. A l'époque le Kosovo était une province du Sud de la serbie et est désormaisle plus jeune Etat européen.
A l'époque, les Belges étaient arrivés bien plus tard que d'autres contingents - les premiers avaient quitté la Belgique le 9 août 1999, tandis que la KFOR avait entamé son déploiement dès le 12 juin, battue sur le fil par des parachutistes russes venus de Bosnie - mais en force.
Avec 720 hommes au total, treize chars Léopard armés d'un canon de 105 mm, ainsi que des transporteurs de troupes AIFV et M113, le bataillon belge était l'unité belge la plus lourdement armée jamais engagée à l'étranger.

Il était appuyé par un élément de soutien logistique national (NSE) de 237 personnes, mais stationné en Macédoine voisine.

Baptisé "BELUKOS", le bataillon comptait également un peloton luxembourgeois et trois radars de surveillance du champ de bataille (SCB) chargés de "regarder" à l'intérieur de la Serbie pour surveiller la zone de sécurité de cinq kms de large qui longe la limite administrative du Kosovo.

Région montagneuse

A l'époque, l'une des principales craintes des commandants de la KFOR, forte de quelque 40.000 hommes, était en effet un retour en force des militaires serbes, qui s'étaient retirés du Kosovo à la suite d'un accord de paix conclu après onze semaines de bombardements de l'OTAN destinés à mettre fin à la répression serbe contre la majorité albanaise.

La "zone de responsabilité" du bataillon correspondait à l'opstina (canton) de Leposavic, une région montagneuse de 35 kms sur 25 - soit quelque 1.500 km2 ou l'équivalent d'une demi-province belge - le long de la rivière Ibar, presqu'enclavée en Serbie.

La mission générale de "BELUKOS" était de contrôler la région - généralement calme -, d'occuper des "check points", de surveiller la frontière avec la Serbie, de confisquer les armes et les éventuels insignes de l'ex-UCK (Armée de Libération du Kosovo) ainsi que de fournir une aide aux organisations humanitaires.

Indépendance du Kosovo

Le territoire kosovar était alors placé sous tutelle internationale, par le biais de la Mission intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK). Le 7 février 2008, les dirigeants kosovars ont toutefois proclamé unilatéralement l'indépendance de l'ancienne province serbe, une décision à laquelle Belgrade continue à s'opposer et conteste jusque devant la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye.

L'indépendance du Kosovo, qui n'a guère été suivie de violences, a été reconnue à ce jour par 60 pays dans le monde, dont les Etats-Unis mais pas par la Russie, et 22 des 27 Etats membres de l'Union européenne. Au fil des ans, la présence militaire belge s'est donc progressivement réduite, parallèlement à la réduction des effectifs de la KFOR, qui ne compte plus qu'environ 13.500 hommes, grâce au calme relatif régnant dans le petit Etat.

Ils ne sont plus que 175 militaires

Le dernier contingent en date, "BELKOS 31", en place depuis fin juillet, ne compte ainsi plus que quelque 175 militaires, rassemblés au sein d'une compagnie renforcée. Il est déployé dans la ville ethniquement divisée de Kosovska Mitrovica (nord), peuplée de Serbes au nord de la rivière Ibar et d'Albanais au sud. Elle est intégrée au sein d'un bataillon français (Batfra).

Le ministre de la Défense, Pieter De Crem (CD&V), avait affirmé le 13 juillet, lors d'une visite sur place, que la Belgique souhaitait réduire de 75% sa présence militaire au Kosovo d'ici fin juin 2010.

Au total, les trente contingents belges qui se sont succédé au Kosovo en dix ans - deux fois la durée de la seconde Guerre mondiale - représentent plus de 15.000 fonctions. Certaines unités y ont effectué plusieurs missions, comme le 2e/4e régiment de Lanciers de Bourg-Léopold qui en est à son troisième "tour" d'opération.

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