Léopold II et le Congo

A la fin du 19ème siècle, le deuxième roi des Belges Léopold II disposa du Congo durant plus de 20 ans comme de son bien privé. Il exerça sa souveraineté de 1884 à 1908 sur de vastes territoires, où il ne mit jamais les pieds.

Si la lutte contre les esclavagistes ou la mission civilisatrice ont été avancés dans les réunions internationales, la motivation première de la colonialisation était la recherche du profit. L’Etat Indépendant du Congo permit en tout cas au roi de s'enrichir considérablement, mais cet argent fut essentiellement consacré à de grands projets urbanistiques en Belgique.

Henry Morton Stanley

Vers 1880 débute le partage du gâteau africain, qui était la chasse gardée des Français et des Britanniques. Léopold II, deuxième roi des Belges, avait aussi des visées sur ce continent très prisé.

Il engage le journaliste et explorateur britannique Henry Morton Stanley et le charge d’une expédition dans la région du fleuve Congo.

Durant cinq ans Stanley va acquérir des terres pour le roi au sud du fleuve. Des chefs africains illettrés signent des documents dans lesquels ils reconnaissent au roi la pleine propriété de leurs terres.

Stanley y fondra même une ville à laquelle il donnera le nom de son mécène, Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa). Entre 1879 et 1884, Stanley installe une série de comptoirs commerciaux le long du fleuve pour le compte de Léopold II.

En 1884 Stanley participe à la Conférence de Berlin. Le Congo y est attribué comme possession personnelle à Léopold II, dans le but d'en assurer le développement.

Le souverain belge considère le Congo comme un investissement. Si au début le pari semble hasardeux, l’apparition des premières automobiles fait exploser la demande en caoutchouc. Peu à peu, le Congo devient rentable.

Cette colonie permit en tout cas au roi de s'enrichir considérablement, mais cet argent fut consacré à construire de nombreux bâtiments et monuments en Belgique : l’arc de triomphe du Cinquantenaire à Bruxelles, le château de Laeken, le musée de Tervuren, les thermes d’Ostende ou de Spa.

À la fin de sa vie, Léopold II légua le Congo et ses propriétés immobilières à la Belgique via la Donation royale.

La concurrence coloniale est alors à son zénith. Des témoignages établissant l'exploitation indigne et les mauvais traitements dont était victime la population indigène - y compris l'esclavage, la malnutrition et la mutilation, en particulier dans l'industrie du caoutchouc - menèrent à un mouvement international de protestation mené par les Britanniques au début des années 1900.

 

Après 1908, la Belgique s’emploie à abolir et à faire oublier les abus les plus flagrants du système léopoldien, la prédation pure et simple cèdera la place à la « mise en valeur » de la colonie.

Les réquisitions de travailleurs se transforment en prestations de travail obligatoire, portage, construction de routes, cultures dites "éducatives". Comme l’explique la journaliste du quotidien Le Soir Colette Braeckman : « Les Congolais, de gré ou de force, seront obligés d’entrer dans l’économie mondialisée, où, depuis plus d’un siècle, ils occupent une place de choix, produisant chaque fois ce que réclame l’économie mondiale. Après la production de caoutchouc, ce sera le cuivre, puis l’uranium et ensuite le cobalt, l’or et le diamants.

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