Conseil européen: rôle limité de la présidence

Depuis l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, au 1er décembre 2009, le rôle du pays qui assure la présidence tournante de l’Union a été réduit à un minimum. Autrefois, le président avait par contre un rôle important lors des sommets des chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays membres.

Ce rôle a cependant été repris par le président permanent du Conseil européen, et le hasard a voulu qu’il s’agisse du Belge Herman Van Rompuy.

Au cours de ces derniers mois - qui ont servi d’acclimatation au nouveau système - on a cependant assisté à des tensions entre la présidence tournante espagnole et le président permanent. L’Espagne voulait en effet encore jouer un rôle pendant les sommets des chefs d’Etat et de gouvernement, mais Herman Van Rompuy (photo) est parvenu à s’imposer dans sa nouvelle fonction.

Au cours des sommets européens de ces derniers mois, le Premier ministre espagnol Zapatero a d’ailleurs été à peine visible. Il en ira de même pendant la présidence belge à l’Union pour le Premier ministre démissionnaire Yves Leterme et son successeur.

La Belgique assurant pendant le second semestre 2010 la présidence au Conseil européen, il faudra voir comment y évoluera la relation avec le président permanent. Notre pays s’effacera-t-il devant Herman Van Rompuy parce qu’il est belge, ou assistera-t-on justement au contraire ?

Tout comme d’autres pays de l’Union européenne, la Belgique est quelque peu méfiante vis-à-vis de la fonction de président européen. Elle craint que les grands états membres ne se montrent ainsi encore plus dominateurs. En effet, si Van Rompuy parvient à exercer son mandat avec une influence croissante, son successeur pourra se reposer sur cet acquis. Et le prochain président (ou la prochaine présidente) ne sera pas nécessairement un Belge ou même un ressortissant d’un petit état membre…

La relation exacte entre le président permanent, le Conseil européen, la Commission européenne, le Conseil des ministres et le Haut représentant de l’Union pour les Affaires Etrangères et la Politique de sécurité doit encore être déterminée. Le Traité de Lisbonne permet en effet à ce sujet une interprétation large.

La façon dont cette relation évoluera pendant la présidence belge à l’Union déterminera donc l’évolution des anciennes et des nouvelles institutions de l’Union européenne.

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