Elections 2010: la Belgique décide

Les élections législatives anticipées se déroulent ce dimanche. Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 8 heures ce matin. Les Belges vont devoir élire les nouveaux membres de la Chambre des Représentants et du Sénat.

Le vote est obligatoire en Belgique, même si les électeurs ont la possibilité de voter blanc ou nul. Au total, 7.726.632 concitoyens sont appelés aux urnes. Les Belges doivent élire 150 membres de la Chambre des Représentants et les 40 membres directement élus du Sénat.

Les bureaux de vote électroniques sont ouverts jusque 15 heures. Ceux qui procèdent par bulletins de vote écrits ne le sont que jusque 13 heures. Au total, 44% des électeurs pourront voter électroniquement.

Tout gouvernement fédéral belge doit obtenir une majorité au Parlement, mais pas nécessairement dans chaque groupe linguistique.

Le gouvernement fédéral sortant était formé par une coalition entre les chrétiens-démocrates flamands et francophones, les libéraux flamands et francophones, et les socialistes francophones.

Notons que de nombreux partis flamands et francophones se présentent aux élections fédérales. Seuls les Bruxellois ont toutefois la possibilité de voter aussi bien pour un parti francophone que pour un parti flamand.

Des élections anticipées dans un contexte de crise

Ces nouvelles élections législatives sont anticipées. Elles interviennent en effet un an trop tôt, après que les libéraux de l’Open VLD ont claqué la porte du gouvernement pour protester contre l’absence d’une solution au fameux dossier de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV).

BHV réunit les 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale et les six cantons de Hal-Vilvorde au sein d’un même arrondissement judiciaire et d’une même circonscription électorale.

A cheval sur la Région flamande et la Région bruxelloise, cette entité garantit l’accès à un appareil judiciaire bilingue aux habitants de la périphérie bruxelloise ainsi que la possibilité de voter pour des candidats francophones bruxellois lors des élections législatives et européennes.

Seulement voilà, tous les partis flamands désirent scinder BHV alors que les partis francophones sont contre une telle scission.

Bouleversement du paysage politique ?

Les élections de 2010 pourraient être historiques. De nombreux experts estiment en effet que le président du PS, Elio Di Rupo, a de fortes chances de devenir Premier ministre. Il serait ainsi le premier francophone à prendre cette fonction depuis 1974.

En Flandre, les sondages ont tous exprimé une importante progression de la N-VA, le parti nationaliste flamand mené par Bart De Wever. Ce parti deviendrait dès lors le premier parti flamand. Il plaide notamment pour l’autonomie de la Flandre et a pour objectif d’aboutir à une Belgique confédérale dans laquelle les deux états confédérés décideraient d’eux-mêmes ce qu’ils veulent encore, ou non, réaliser ensemble.

Une grande victoire du parti de Bart De Wever signifierait sans doute un échec cuisant pour l’actuel premier parti flamand, en l’occurrence celui des chrétiens-démocrates flamands du CD&V, qui lors des dernières élections législatives, formait un cartel avec la N-VA.

Quel que soit le résultat de ces élections législatives, la Belgique devra être gouvernée par une coalition, de telle sorte qu’à la fin de cette journée électorale, tous les partis devront faire des concessions politiques s’ils désirent intégrer le gouvernement.

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