La Maison du Néerlandais de Bruxelles grandit

Le ministre flamand des Affaires bruxelloises, Sven Gatz (Open VLD), a inauguré le 3 septembre une toute nouvelle aile de la Huis van het Nederlands de Bruxelles, dont la construction avait été entamée au printemps 2013 à la rue Terre-Neuve (1000 Bruxelles) après la démolition d’un vieux bâtiment attenant aux locaux principaux de la Maison du Néerlandais, situés eux à la rue Philippe de Champagne. Les nouveaux locaux (photo principale) permettront de mieux accueillir et donner cours de néerlandais aux milliers de Belges et étrangers qui se présentent chaque année pour apprendre, et surtout pratiquer, la langue de Vondel.

Fondée il y a environ 12 ans, la Maison du Néerlandais à Bruxelles a permis d’organiser de façon plus efficace les multiples écoles de Flandre et à Bruxelles qui proposaient des cours de néerlandais, jusque-là sans véritable coordination entre elles. Elle propose non seulement des informations sur les cours existants, mais aussi une aide personnalisée (avec un test de connaissances linguistiques) pour permettre à chaque futur étudiant de trouver le cours qui lui convient au mieux.

La Huis van het Nederlands travaille en collaboration avec des centres de formation pour adultes (CVO) et le Centre de formation de base Brusselleer, qui dispensent d’ailleurs une partie de leurs cours dans ses locaux bruxellois. Ces dernières années le nombre de candidats qui ont poussé la porte de la Maison du Néerlandais a sensiblement augmenté, notamment à la suite de l’arrivée de demandeurs d’asile.

"L’an dernier, 17.443 personnes sont venues se renseigner chez nous pour des cours, et nous en avons effectivement inscrit plus de 16.000. Cet été, 4.255 personnes sont venues chercher un cours de néerlandais pour la rentrée et rien que lundi dernier nous en avons inscrit 187. Voilà pourquoi les locaux de la Maison devenaient trop exigus et il nous fallait une nouvelle aile", expliquait Els Deslé, directrice de la Maison du Néerlandais de Bruxelles, lors de l’inauguration du bâtiment de près de 1.000 m² réalisé par le bureau d’architectes bruxellois Arter.

Il a vu le jour grâce à un investissement de 1,77 million d’euros issus du Fonds flamand bruxellois, précisait le ministre flamand des Affaires bruxelloises, de la Culture, des Médias et de la Jeunesse Sven Gatz, avant d’inaugurer officiellement la nouvelle aile.

Apprendre, mais surtout pratiquer

Cette extension aux tons orange, vert et bois à l’extérieur comprend à l’intérieur 9 classes spacieuses, une grande salle de réunion, un espace pour l’accueil et l’information des futurs élèves, mais aussi un espace ouvert d’apprentissage où les étudiants peuvent compléter leur étude du néerlandais par le biais de programmes informatiques, de livres, d’exercices pratiques, ou dans le cadre de conversations avec des bénévoles.

Car le plus difficile pour ceux qui apprennent le néerlandais à Bruxelles est de trouver des occasions de le pratiquer. Une majorité d’habitants dans la capitale parlent en effet le français ou d’autres langues, et les néerlandophones qui y résident ou travaillent sont souvent prompts à passer au français ou à l’anglais lorsqu’ils entendent que leur interlocuteur ne maîtrise pas encore bien le néerlandais. Une courtoisie qui ne permet que difficilement aux étudiants d’améliorer leur pratique de la langue.

C’est un problème que connaissent nettement moins les autres Maisons du Néerlandais, installées en Flandre ou en périphérie bruxelloise. Les cours dispensés dans le cadre de la Maison bruxelloise sont donc tout particulièrement axés sur la pratique du néerlandais usuel.

Dans la classe de Manna Lahousse (photo) - enseignante depuis 9 ans auprès du centre Brusselleer -, qui donnait cours lors de l’inauguration du nouveau bâtiment à un groupe d’adultes d’origine étrangère qui viennent de débuter, on apprenait ainsi de façon très active à se présenter, se saluer mutuellement, s’informer sur l’origine de son interlocuteur, le remercier, prendre congé de lui, avec l’aide de phrases écrites au tableau ou suspendues à un mur.

"Je trouve que c’est chouette parce que cela me permet de parler le néerlandais dès le début. Je n’en ai jamais fait. Je voudrais pouvoir lire, écrire et parler le néerlandais", expliquait Binta Diallo qui suivait ce cours débutant. Notamment pour trouver plus facilement un travail, précisait-elle.

Un atout sur le marché de l’emploi

Le ministre des Affaires bruxelloises, Sven Gatz (photo), constate également qu’un nombre croissant de Bruxellois "aux origines les plus diverses voient l’apprentissage du néerlandais comme un moyen efficace de monter dans l’échelle sociale. La connaissance du néerlandais représente un atout considérable sur le marché du travail".

Le ministre souligne aussi que "le succès croissant des cours de néerlandais auprès des adultes se reflète dans celui de l’enseignement néerlandophone primaire et secondaire à Bruxelles, où de nombreux Bruxellois d’origines diverses inscrivent leurs enfants. Ils comprennent qu’une meilleure connaissance des langues augmente les chances d’un meilleur futur. La connaissance du néerlandais permet également de bénéficier davantage de l’offre culturelle abondante à Bruxelles", précise encore le ministre flamand de la Culture.

Selon les statistiques de la Maison du Néerlandais à Bruxelles, trois quarts des personnes qui s’adressent à elle sont sans emploi, travaillent à temps partiel ou sont étudiants. Elles espèrent augmenter leurs chances d’embauche dans la capitale grâce à une connaissance du néerlandais. Ce sont avant tout des personnes âgées de 19 à 35 ans et pour 40% de nationalité belge.

Les étudiants se diversifient

Si au début de son existence, la Maison du Néerlandais bruxelloise a surtout accueilli des francophones qui souhaitaient améliorer leur connaissance de l’autre langue officielle de la capitale, au fil des ans le nombre de personnes d’origine étrangère a augmenté, à commencer par les anglophones et germanophones. Actuellement, les Français, Italiens, Espagnols et Roumains représentent 15% des élèves, alors que les Marocains constituent 9% des étudiants.

L’enseignante Manna Lahousse (elle-même originaire d’Inde) a également vu la population d’étudiants changer progressivement. “Il y a toujours beaucoup d’élèves d’origine marocaine, mais aussi des gens venus d’Europe de l’est, d’Erythrée, et de plus en plus de demandeurs d’asile qui viennent de Syrie". C’est notamment cette mixité de cultures qui rend son travail si passionnant, explique la jeune femme.

Le nombre d’inscriptions à la Maison du Néerlandais de Bruxelles ne cessant d’augmenter, le ministre Gatz voit-il une nécessité future d’ouvrir une seconde Maison dans la capitale ? "Nous sommes dans des temps budgétaires difficiles, mais nous avons tout de même fait le choix d’investir dans l’extension de la Maison actuelle. Nous voudrions pouvoir investir encore davantage dans ces lieux, voire éventuellement dans une seconde Maison. Mais en même temps, cette Maison est la plaque tournante pour beaucoup d’autres maisons néerlandophones à Bruxelles où l’on peut prendre des cours de langue ou avoir des contacts avec des Flamands", concluait Sven Gatz.

La Maison du Néerlandais de Bruxelles

Rue Philippe de Champagne, 23 à 1000 Bruxelles

Elle peut être contactée via le numéro de téléphone 02/ 501 66 60 ou l'adresse e-mail info@huisnederlandsbrussel.be

Site internet: http://www.huisnederlandsbrussel.be/fr/home

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