L’ancien diacre coupable de 5 assassinats écope de 27 ans

Le jury populaire de la cour d'assises de Flandre occidentale a déclaré mercredi soir Ivo Poppe coupable de l'assassinat de sa mère, de deux grands-oncles, de son beau-père et d'Irma Parmentier. L’ancien diacre de 61 ans est acquitté pour l'assassinat de Marguerite Blondeel. L'homme avait reconnu au moins une dizaine de faits, mais le jury devait uniquement se prononcer sur six victimes reconnues. Poppe affirme avoir voulu délivrer de leur souffrance des personnes malades. Ce jeudi, il a été condamné à 27 ans de réclusion.

L'affaire a été mise au jour fin 2013, lorsqu'Ivo Poppe a confié à son psychiatre avoir activement euthanasié plusieurs dizaines de personnes. Alors qu'il travaillait comme infirmier, puis comme collaborateur pastoral au sein de l'hôpital du Sacré-Coeur de Menin (devenu aujourd'hui AZ Delta), il aurait accéléré la mort de plusieurs patients en phase terminale en leur injectant de l'insuline ou de l'air dans les veines.

Il est incarcéré depuis le mois de mai 2014. Sa première victime était son grand-oncle de 79 ans, Maurice Vanhaverbeke. Ivo Poppe a admis l'avoir étouffé avec un oreiller en septembre 1978. Il aurait également ôté la vie à trois autres membres de sa famille: son deuxième grand-oncle Leo Vanhaverbeke (81 ans) en mai 1986, son beau-père Gerard Vercamer (80 ans) en 2004 et sa mère Ivonna Vanhaverbeke (90 ans) le 27 janvier 2011. Les victimes étaient en phase terminale, selon l'accusé.

Lors d'une de ses 67 auditions par les enquêteurs, Ivo Poppe (photo) a avoué avoir tué Marguerite Blondeel (84 ans) et Irma Parmentier (74 ans), avant de revenir sur ces aveux. Il a été renvoyé en janvier 2017 devant la cour d'assises pour au moins 10 assassinats, mais le nombre de faits dont il s'est rendu coupable reste incertain. L'arrêt de la cour souligne qu'il ne s'agit pas de faits d'euthanasie, car les victimes ne l'ont jamais réclamée. Ivo Poppe l'avait lui-même expliqué qu'il avait agi "par impuissance et compassion". Le médecin-légiste Werner Jacobs a d'ailleurs indiqué qu'on ne pouvait parler de mort douce.

La motivation fait également référence aux aveux de l'accusé face à ses psychiatres, lors de l'enquête et du procès. Ivo Poppe avait notamment indiqué au docteur Lodewyck qu'il avait tué des dizaines de patients, surtout au début des années 90. Le diacre est revenu sur ses aveux concernant Irma Parmentier mais les faits sont avérés, selon le jury. Ivo Poppe y a fait référence dans sa propre liste de victimes. L'accusé est cependant acquitté de l'assassinat de Marguerite Blondeel en raison du doute raisonnable, malgré ses aveux initiaux.

Condamné à 27 ans de réclusion

Les débats sur la peine débutaient ce jeudi à 10h à la cour d'assises de Flandre occidentale. Ivo Poppe risquait la prison à perpétuité, comme le réclamait le ministère public. La défense demandait que sa peine ne dépasse pas 15 ans de prison, notamment en raison de son état de santé. 

L'ancien diacre de 61 ans écope finalement de 27 ans de réclusion pour les assassinats de sa mère, son beau-père, deux grands-oncles et une patiente.

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