Bonte : "La déradicalisation est un pur chaos"

Dans une interview accordée aux quotidiens flamands Het Nieuwsblad et De Standaard, le député flamand et bourgmestre de la commune brabançonne de Vilvoorde, Hans Bonte (photo), déclare que la déradicalisation dans les prisons belges des combattants rentrés de Syrie est totalement chaotique. Il a rendu visite à quatre des sept combattants en Syrie originaires de Vilvorde. Le ministre de la Justice, Koen Geens, ne semble pas impressionné par ces critiques.
Nicolas Maeterlinck

Hans Bonte estime qu’il règne un problème général dans les prisons belges. La façon dont on traite les détenus est complètement datée. "Nos prisons sont un scandale: bureaucratiques, surpeuplées et dans un état pitoyable." Et de constater : "Certaines prisons, comme celles de Forest et Saint-Gilles, ne sont plus adaptées à notre époque".

Mais le député de l'opposition et bourgmestre de la commune de Vilvorde s'inquiète aussi de la déradicalisation des combattants de retour de Syrie. Les prisons d'Ittre et de Hasselt ont prévu des ailes séparées pour ces détenus, mais selon Hans Bonte, les critères pour déterminer qui peut aller dans ces sections sont flous.

En outre, plusieurs services se marchent sur les pieds. "A la longue, les détenus ne savent plus vers qui se tourner", constate Hans Bonte (SP.A). Le ministre de la Justice Koen Geens (photo) trouve les critiques du bourgmestre de Vilvorde plutôt confuses. Evaluer quel détenu doit rester dans le régime pénitentiaire classique ou ferait mieux d'aller dans l'aile de déradicalisation n'est pas une science exacte, mais une question d'appréciation, selon lui.

"C'est justement le fait que beaucoup de personnes soient impliquées qui permet de bien suivre les dossiers", réagissait le ministre ce lundi matin dans l’émission De Ochtend (Radio 1). Koen Geens trouve aussi les critiques "dramatisantes". "C'est un problème nouveau que nous essayons d'appréhender aussi bien que possible. Il y aura toujours quelque chose qui ne sera pas parfait. J'aurais préféré en parler dans une discussion ouverte, plutôt que via des critiques confuses."

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