Un nouvel outil pour lutter contre la violence conjugale

Un nouvel outil visant à lutter contre la violence conjugale et destiné à la police, à la justice et aux services sociaux a été présenté mercredi par la Secrétaire d'Etat à l'Egalité des Chances Elke Sleurs. L’instrument doit leur permettre d’évaluer les risques de violence conjugale et de récidive.

L’outil a été mis au point par la Haute Ecole UC Leuven Limburg, qui organise des formations professionnelles dans 10 campus dans le Limbourg et le Brabant flamand.

"Jusqu'à présent, on procédait surtout de façon intuitive pour estimer les risques de récidive en matière de violence conjugale. Il y avait donc un besoin évident d'une plus grande objectivation des données", a estimé Elke Sleurs (photo). L'outil repose sur les besoins exprimés par la police, la justice et les services sociaux, consultés lors d'une enquête. Il s'inspire des instruments déjà mis en place à travers le monde. L'objectif est d'insérer cette évaluation dans les méthodes de travail des acteurs professionnels.

"Plusieurs scientifiques ont été mandatés l'an dernier pour développer un outil permettant d'estimer les facteurs de risque de violence conjugale. L'objectif est évidemment in fine d'intervenir efficacement, sur base d'un risque calculé scientifiquement afin d'empêcher la récidive", a expliqué la Secrétaire d'Etat N-VA.

Une problématique restée trop longtemps dans l’ombre

Au total, 13 facteurs de risque et de protection ont été retenus. Les premières formations destinées à se familiariser avec la nouvelle application sont organisées ce mercredi, sur base volontaire. Elke Sleurs espère rendre à terme obligatoire le questionnaire en cas de violence conjugale, après évaluation de ce dernier.

"Le phénomène de la violence conjugale est longtemps resté dans l'ombre. On a dû attendre jusqu'en 1988 pour que les pouvoirs publics belges commandent une première étude sur la prévention de la violence à l'égard des femmes", a déploré la Secrétaire d'Etat. Elke Sleurs a rappelé que, selon une étude menée en 2010, une femme sur sept en Belgique avait subi au moins un acte de violence de la part de son conjoint ou ex au cours des 12 mois précédant l'enquête.

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