Les suspects arrêtés sont membres d’un club de motards

Les deux suspects placés sous mandat d’arrêt mardi par le parquet fédéral - à la suite de perquisitions menées dimanche et lundi en Région bruxelloise, en Brabant flamand et à Liège -, pour menaces d’attentat et participation aux activités d’un groupe terroriste, font partie d’un club de motards musulmans baptisé Kamikaze Riders. L’un d’entre eux serait un prédicateur salafiste. L’information, rapportée par les journaux du Persgroep et de Mediahuis, a été confirmée à la VRT par le parquet.

Les deux individus arrêtés à la suite de perquisitions menées dimanche et lundi, et placés mardi sous mandat d’arrêt notamment pour "menaces d’attentats, participation aux activités d’un groupe terroriste" en qualité de dirigeant et de recrutement en vue de commettre des infractions terroristes (pour l’un des deux), "comme auteur ou coauteur", prévoyaient de commettre un attentat dans le centre de Bruxelles, d’après plusieurs sources. Plus précisément sur la Grand-Place et le commissariat central de Bruxelles, situé non loin de la place historique.

Le premier d’entre eux, identifié par les quotidiens comme Saïd S., est considéré comme le dirigeant et le recruteur. Il était le chef du groupe de motards musulmans Kamikaze Riders. Il serait également connu comme étant un prêcheur radical. Le deuxième homme placé sous mandat d'arrêt, Mohamed K., était aussi membre des Kamikaze Riders.

Au cours des perquisitions, du matériel informatique et de la propagande de l'Etat islamique (EI) ont été saisis. Les enquêteurs ont également mis la main sur des tenues d'entraînement de style militaire. D’après les quotidiens du Persgroep et de Mediahuis, les deux hommes auraient déjà forgé leurs plans d’attentat le 25 novembre, au cercle de la bande de motards.

L’information n’a cependant pas été confirmée par le parquet fédéral. Mohamed K. (27 ans) et Saïd S. (30 ans) comparaîtront jeudi devant la Chambre du conseil.

Trois frères tristement célèbres

Le club de motards Kamikaze Riders serait lié à l’organisation extrémiste belge Sharia4Belgium (photo) - fondée en mars 2010 et dissoute en octobre 2012 - via les trois frères Elouassaki, devenus entretemps tristement célèbres pour leur départ comme combattants en Syrie depuis la commune de Vilvorde. L’un d’entre eux, Abdelouafi, est décédé il y a deux ans dans un accident à Laeken, à bord d’une moto Kawasaki. D’où son surnom "Kawaz".

Son nom est d’ailleurs encore toujours cité sur la page Facebook du club de motards. Cette page reprend des articles sur la moto, mais aussi des informations sur des attentats, sur la guerre en Syrie et la Palestine.

Les quotidiens belges décrivent les Kamikaze Riders comme une "bande de motards de l’Etat islamique". Mais est-ce le cas ? Sur sa page Facebook, le club se profile clairement comme musulman et défenseur de la cause palestinienne. Mais de là à être djihadiste et proche de l’EI ? Pour l’avocat Abderrahim Lahlali, c’est aller trop loin. Ce dernier était le conseiller d’Abdelouafi Elouassaki jusqu’au décès du jeune homme en 2013.

Des informations détenues à l’époque par l’avocat, il ressort que "les Kamikaze Riders est un groupe ouvert, composé de membres issus de l’immigration, mais aussi de Belges. Le club ne peut donc par définition être décrit comme une bande classique de motards islamistes".

D’après Lahlali, les Kamikaze Riders ont été créés en 2003, "afin de rouler en groupe à moto, comme le font tant d’autres clubs". En 2013, lorsque le club a fait l’objet d’une enquête de la justice anversoise, on n’a pas trouvé d’indications que les Kamikaze Riders pouvaient être considérés comme un groupe terroriste, affirme encore l’avocat.

"Mais une nouvelle enquête judiciaire a par contre révélé que l’un des membres fondateurs du club serait apparemment un fervent admirateur de l’Etat islamique. Une enquête plus approfondie devra encore confirmer cet aspect", concluait Abderrahim Lahlali.

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