Le procès en appel de Sharia4Belgium démarre sous haute sécurité

Le procès pour terrorisme de l'association Sharia4Belgium a débuté mercredi sous haute sécurité devant la cour d'appel d'Anvers. Sur les 45 prévenus initiaux, dont la plupart avait comparu par défaut parce qu'ils étaient en Syrie ou décédés entre-temps, quatre ont fait appel: Fouad Belkacem (33 ans), Houssien E. (24 ans), Mohamed E. Y. (31 ans) et Said M. (37 ans).

En février, le tribunal correctionnel d'Anvers avait établi que Sharia4Belgium était un groupe terroriste. Fouad Belkacem, originaire de Boom, était le fondateur et le leader incontesté du mouvement. Reconnu responsable de la radicalisation de jeunes qui partaient pour la Syrie, il a écopé de 12 ans de prison et de 30.000 euros d'amende.

La même peine a été prononcée à l'égard de Houssien E., originaire de Vilvorde. Il était un membre actif de Sharia4Belgium, selon le tribunal, et avait rejoint en Syrie les mouvements Majlis Shura Al-Mujahidin et Jabhat Al-Nusra, eux-mêmes décrits comme groupements terroristes. Houssien E. aurait été abattu en août 2013. Ses avocats avaient demandé de déclarer la procédure irrecevable mais faute de preuve de son décès, le tribunal n'a pas accédé à cette requête.

Quant à Mohamed E. Y., aussi originaire de Vilvorde, le tribunal ne l'a pas reconnu comme membre actif de Sharia4Belgium. Il se serait toutefois bien lié à Majlis Shura Al-Mujahidin en Syrie, à qui il avait offert ses services. Compte tenu d'antécédents, il a été condamné à quatre ans de prison et à 15.000 euros d'amende, devenant ainsi le seul combattant de retour de Syrie à écoper de prison ferme.

L'Anversois Said M. a été condamné par défaut en février à 15 ans de prison et 30.000 euros d'amende. Ayant fait opposition de ce jugement, il avait vu sa peine passer à 12 ans. Il avait, selon le tribunal, occupé un rôle déterminant au sein de Sharia4Belgium et s'était également rendu en Syrie pour rejoindre Majlis Shura Al-Mujahidin. Selon son avocat, il était déjà de retour en Belgique à l'été 2013. Lorsque son cas avait été examiné par le tribunal, on ignorait où il se trouvait exactement. Le tribunal avait alors ordonné son arrestation immédiate.

Deux journées sous haute sécurité

Deux journées d'audience sont programmées en appel, ce mercredi et le suivant (14/10). Elles se dérouleront sous haute surveillance.

Le bâtiment de la Cour d'appel d'Anvers est bordé de barrières. Un contingent policier important a été déployé et toutes les personnes qui assistent au procès doivent se soumettre au détecteur de métaux.
Il sera en outre interdit, dans la salle, de prendre des photos ou de faire des enregistrements sonores ou vidéos.

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