L’Office des étrangers tente de rattraper son retard

Au vu des centaines de demandeurs d’asile qui se pressent quotidiennement devant ses portes et ne pouvant traiter plus de 250 candidatures par jour, l’Office des étrangers (photo) travaille pour la première fois le week-end. Il en profite pour procéder aux interviews des candidats qui se sont déjà fait enregistrer ces derniers jours, et pas pour enregistrer de nouveaux dossiers. L’OE espère résorber ainsi une partie de son retard.

Les travailleurs de l'Office des étrangers accomplissent leurs prestations ce week-end sur base volontaire et recevront une compensation. Ils ne s'occupent pas de l'accueil de nouveaux demandeurs d’asile, mais bien de l'interview des demandeurs déjà accueillis ces derniers jours. Afin de tenter de rattraper son retard.

Au début du mois d’août, l’OE (photo) parvenait à résorber pendant le reste de la semaine les retards pris le lundi et le mardi, mais depuis la semaine dernière il ne parvient plus à suivre la demande. Jeudi et vendredi, quelque 150 demandeurs d’asile ont été priés de revenir lundi pour se faire enregistrer, et 90 autres ont reçu une invitation à se présenter mardi8 septembre.

Afin de résorber le retard, l’Office travaille pour la première fois le week-end. "Nous effectuons les interviews de gens déjà enregistrés, afin de pouvoir transmettre leurs dossiers au Commissariat général aux réfugiés et apatrides", expliquait Geert De Vulder.

Enquête sur certains récits venant de Bagdad

"Aujourd'hui, nous ne pouvons pas enregistrer plus de 250 personnes par jour", confirmait vendredi soir le Premier ministre Charles Michel, tout en rappelant qu'une "task force" était chargée d'un monitoring permanent de la situation en vertu duquel ce nombre pourra être revu à la hausse comme à la baisse. D’après le Secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration, Theo Francken, moins de 500 personnes passent la nuit dans le parc Maximilien dans l’attente de pouvoir s’enregistrer à l’OE et l'ouverture dès lundi soir du bâtiment WTC3 de pré-accueil pour ces personnes en attente présente donc bel et bien une solution.

Theo Francken (N-VA) a également rappelé que le Commissariat général aux réfugiés et apatrides allait enquêter sur l'origine de certaines demandes alors que de nombreux candidats à l'asile provenant de Bagdad présentent des témoignages qui laissent perplexes. Mais il a reconnu que si 5.000 demandeurs affluaient lundi prochain, il faudrait reconsidérer la situation.

Du personnel sera engagé pour renforcer les services d'analyse des demandes d'asile et de protection. Six équivalents temps plein iront au service de tutelle des mineurs non accompagnés, au service public fédéral Justice, et 14 personnes seront engagées en plus des 40 déjà annoncées en juillet à la Sûreté de l'Etat.

Parmi les mesures décidées - outre celles visant un accueil plus humain, notamment pour les victimes des conflits pouvant bénéficier d'un droit à l'asile ou de la protection subsidiaire -, il y en a qui visent également à accroître la fermeté à l'égard de ceux qui ont été déboutés du droit à l'asile, soit environ 40% des candidats.

Theo Francken (photo) a annoncé une augmentation du nombre de places dans les centres fermés. On comptait 610 places il y a quelques années, mais on s'est retrouvé à 450 places, un "niveau historiquement bas", selon le Secrétaire d'Etat qui vise à nouveau les 610 places. Une nouvelle aile sera inaugurée en février 2016 au centre 127bis de Steenokkerzeel, alors qu'une aile supplémentaire ouvrira également à Merksplas.

Au total, 97 équivalents temps plein seront recrutés à l'OE en vue de s'assurer du "retour effectif" des personnes déboutées.

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