Un bijoutier a mis les images de cambrioleurs sur Facebook

Un bijoutier de Tirlemont (Brabant flamand), qui a été victime samedi midi du vol dans son étalage d’environ 45 alliances de valeur, a publié sur Facebook les images des caméras de surveillance prises dans son magasin (photo principale). Elles révèlent les visages des deux cambrioleurs. Le commerçant savait pourtant que ce n’est pas permis par la loi, mais ne pensait pas que les voleurs vont porter plainte. Ses images avaient déjà été partagées plus de 10.000 fois lundi soir. Depuis lors, le bijoutier a retiré les images du réseau social, à la demande de la police.

"J’ai pris les images des caméras de surveillance qui filment dans mon magasin et je les ai tout simplement placées sur Facebook, et j’ai demandé qu’on les fasse circuler autant que possible", expliquait le bijoutier de Tirlemont dimanche à la VRT. Il a été victime samedi midi du vol d’environ 45 alliances de valeur dans son étalage, pour un montant total qu’il évalue à 40.000 euros.

Normalement, seules la police et la justice peuvent diffuser les images prises par des caméras de surveillance ou des photos de suspects. Toute autre personne qui le ferait porte atteinte à la vie privée des personnes qui ont été filmées.

"C’est expliqué très clairement dans la loi relative aux caméras de surveillance que les images peuvent uniquement être visionnées par la personne qui a été filmée, ainsi que par la police et la justice", précisait Willem Debeuckelaere de la Commission fédérale pour la protection de la vie privée.

Le bijoutier de Tirlemont affirmait en être bien conscient, mais estime que sa propre vie privée a été atteinte par les cambrioleurs. D’autre part, il affirmait ne pouvoir être sanctionné par une grosse amende que si les deux cambrioleurs portaient plainte à son encontre.

"Mais qui va déposer plainte ? Eux ? Alors je saurai qui ils sont et je retrouverai mes alliances, et je paierai l’amende". Le bijoutier affirmait avoir aussi voulu mettre en garde ses collègues dans les environs.

Ce mardi matin, le bijoutier déclarait que "les images ont été partagées plus de 10.000 fois et j'ai compté plus de 500.000 visiteurs sur ma page Facebook. C'est un bon système, car j'ai reçu quelques indices, ce qui est très positif. Plusieurs magasins dans mon quartier ont reçu la visite des cambrioleurs. J'ai même obtenu deux noms, ce qui est bien".

Plateforme digitale?

 La police locale avait également reçu les images des caméras de surveillance du bijoutier de Tirlemont, mais n’avait pas l’intention de les rendre publiques. Elle a d’ailleurs demandé au bijoutier de les retirer de sa page Facebook, et il s’est exécuté.

Les organisations d’indépendants Unizo et NSZ plaident en faveur de la création d’une plateforme digitale sur laquelle les commerçants puissent partager les images de leurs caméras de surveillance, à la suite de faits criminels, en concertation avec la police.

Le Syndicat neutre des Indépendants (SNI) veut cependant que cette plateforme soit entièrement gérée par la police. "Celle-ci devrait visionner en premier les images et voir si elles sont suffisamment précises. Une fois qu’elle donne son feu vert, les images pourraient alors être placées en ligne. Le but n’est pas que tout un chacun puisse voir ces images, car elles doivent seulement servir de moyen de prévention pour les commerçants", précise Christine Mattheeuws.

L’Unizo de son côté songe davantage à un réseau fermé et réservé aux commerçants, sur lequel ils puissent partager des images de caméras de surveillance.

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