Controverse autour d'un événement sur l’homoparentalité

Ce dimanche, un événement commercial est organisé à Bruxelles à l’intention des homosexuels célibataires ou en couple désireux d’avoir des enfants. L’organisation américaine "Men Having Babies" met ces couples en contact avec des organisations, des mères porteuses et des cliniques privées en vue de répondre à leurs questions et recevoir un soutien dans leurs démarches. Des experts belges estiment l'initiative suspecte et les associations holebi de Flandre refusent d'y participer.

C’est la première fois qu’un tel événement est organisé à Bruxelles. "Men Having Babies", a choisi notre capitale pour sa position centrale en Europe, après avoir organisé des événements similaires à New York, San Francisco, Barcelone et Tel Aviv.

Une vingtaine de cliniques privées et services d'intervention américains qui facilitent la gestation pour autrui (GPA) de manière commerciale seront présents.  

L’événement se déroule au BIP, la maison de la Région, place royale à Bruxelles ou se trouve aussi le siège du Gouvernement de Bruxelles.

Les participants à l'évènement du 3 mai auront l’opportunité de réserver une consultation en privé avec l’une ou l’autre des agences et cliniques présentes.

Selon la VRT, plus d’une centaine de couples originaires d’une dizaine de pays européens se sont inscrits.

Selon De Standaard, un bébé pourrait coûter jusqu'à 100.000 dollars (90.000 euros). Cet argent ne revient pas entièrement à la mère porteuse mais aux services d'intervention qui promettent de tout prendre en charge pour ce montant.

Le fait d’avoir des enfants via les services rétribués d’une mère porteuse est un sujet controversé en Belgique et Cavaria l’organisme de défense des holebis et des transgenres en Flandre et à Bruxelles qui regroupe 120 organisations ne sera pas présent à l'événement.

Le porte-parole de Cavaria a déclaré à la VRT avoir examiné le programme de l’événement et a jugé qu’il s’agissait d’une initiative trop commerciale émanant d’une seule organisation et a décidé de ne pas y participer.

Vide juridique en Belgique

En Belgique la la gestation pour autrui n’est régi par aucune législation ce qui conduit à une incertitude juridique.

Un débat a eu lieu au Sénat pour réglementer cette maternité de substitution via des mères porteuses.

Petra De Sutter, gynécologue et sénateur Groen était à l’origine de cette initiative, elle a déclaré à la VRT que la procédure nécessaire pour utiliser la maternité de substitution était actuellement toujours l’adoption classique avec tout ce que cela comporte en matière juridique et des délais très longs. "C’est autorisé uniquement par altruisme, cela signifie que les mères porteuses ne peuvent pas être rétribuées. C’est la raison pour laquelle il serait nécessaire d’avoir en Belgique une législation en la matière".

"Répréhensible et semblable à de la traite d'êtres humains"

La bourse de mères porteuses qui se tient ce week-end à Bruxelles est "répréhensible", estime la députée Karin Jiroflée dans une réaction livrée à l'agence Belga.

Elle est toutefois "satisfaite que les associations belges se soient distanciées" de l'événement.

"Pour nous, la gestation pour autrui commerciale est semblable à de la traite d'être humains, d'enfants. Nous sommes convaincus que la gestation pour autrui non-commerciale doit être légalement réglée le plus rapidement possible afin de rejeter toute pratique commerciale", explique la députée flamande.

"Dans la même lignée, des propositions de loi se trouvent actuellement à la Chambre. Notre proposition prévoit qu'un acte notarié soit établi pour la naissance, grâce auquel les futurs parents deviennent les parents légaux au moment de l'arrivée de l'enfant, en mentionnant bien évidemment la mère porteuse, pour des raisons médicales. Nous ne prévoyons aucun délai de rétractation pour la mère porteuse pour des raisons de sécurité juridique."

Ces accords doivent, selon Karin Jiroflée, être réglés dans le cadre médical et psychologique d'un centre de fertilité.

"Et sous la direction de ce centre." L'acte notarié doit décrire de manière détaillée les droits et obligations des deux parties prenantes à l'accord.

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