La pénurie de médecins urgentistes pourrait s’aggraver

Si l’on en croit Jan Stroobants, président de l’Association des médecins urgentistes de Belgique, notre pays manque actuellement de plus de 1.200 médecins travaillant aux urgences des hôpitaux. Et la situation pourrait encore empirer car un urgentiste sur deux envisagerait sérieusement de changer de métier, et 16% seraient en train de préparer activement ce changement. En cause, le plus souvent, un épuisement physique, psychique et émotionnel, indiquent les journaux du groupe Mediahuis.

Les chiffres sont issus d'une enquête de l'Association des médecins urgentistes de Belgique et l'Université de Gand, réalisée fin 2015. Les résultats seront présentés le week-end prochain lors d’un symposium, mais le quotidien De Standaard a déjà pu consulter cette étude. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la moitié des urgentistes belges songerait à changer de métier et 16% d’entre eux sont déjà activement en train de préparer ce changement. Ils ont en moyenne six années de métier derrière eux.

Résultat : la pénurie de médecins travaillant aux urgences des hôpitaux pourrait s’aggraver. "C’est particulièrement inquiétant", selon Jan Stroobants, président de l'association. "Cela confirme ce que nous redoutions depuis longtemps: les gens arrêtent au milieu de la formation. Il y a trop de dépressions ou de suicides parmi les collègues."

La surcharge administrative, le peu de reconnaissance pour le travail et un déséquilibre entre la vie privée et la vie professionnelle sont les causes pointées du doigt. Elles conduisent à un épuisement physique, psychique et émotionnel.

D'après les résultats de l'enquête, les médecins urgentistes prestent 35% de leurs heures pendant la nuit, et 25% pendant le week-end. Dans certains hôpitaux, la proportion passe à plus d'un shift sur deux dans ces horaires particuliers.

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