La Belgique condamnée pour préjudice à des détenus

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné l’Etat belge pour des traitements inhumains ou dégradants à l’encontre de deux détenus incarcérés à la prison de Forest (photo archives) et à celle de Lantin. La Belgique devra leur verser, respectivement, 3.500 et 11.500 euros pour préjudice moral. L’affaire concernait plus précisément les conditions de détention de ces deux détenus.

Le premier détenu, qui purge sa peine à la prison de Forest, a partagé entre le 5 novembre 2012 et le 24 janvier 2013 une cellule de 9m2 avec deux autres prisonniers. Par ailleurs, son accès à la cour de promenade était limité à une heure par jour, aucune autre activité hors cellule n'était prévue et il ne pouvait se rendre aux douches que deux fois par semaine.

La Cour a constaté une violation de l'interdiction de traitements inhumains ou dégradants (article 3 de la Convention) pour la période pendant laquelle le détenu a disposé de moins de 3m2 d'espace personnel. Elle a condamné l'Etat à lui verser 3.500 euros pour préjudice moral et 800 euros pour les frais de justice.

Le second prisonnier est actuellement détenu à Lantin (photo) dans une cellule de 8,8m2 qu'il partage avec un autre prisonnier. Son accès à la cour de promenade est limité à deux fois une heure par jour et aucune autre activité de type communautaire n'est prévue.

Ses toilettes se situent par ailleurs dans la cellule et ne sont cloisonnées que par la présence d'un paravent en bois, tandis que son accès aux douches est limité à deux fois par semaine. De plus, les détenus sont autorisés à fumer dans les cellules, lesquelles ne sont pas équipées de détecteur de fumée.

La Cour européenne des droits de l’homme estime que, du fait de la combinaison d'un régime pauvre en activités extérieures à la cellule, et au sein de la cellule, de l'exposition au tabagisme passif ainsi que du manque d'intimité dans l'usage des toilettes, le seuil de gravité requis par l'article 3 (traitements inhumains ou dégradants) de la Convention est atteint.

L'Etat devra verser 11.500 euros au second détenu pour préjudice moral et 560 euros pour les frais de justice.

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